Twelve Reasons To Die II – Ghostface Killah

Ghostface Killah 12 reasons 2Sorti le 10 juillet 2015

Peu d’artistes, tous genres musicaux confondus, peuvent se vanter d’être aussi productifs que Ghostface Killah. La dernière année a été particulièrement chargée pour ce dernier, qui nous présente son douzième album solo après nous avoir épaté avec 36 Seasons en décembre 2014, une semaine suivant la sortie du très attendu A Better Tomorrow qui nous réunissait avec le Wu-Tang Clan après 7 ans d’absence. On a de plus eu droit à des collaborations, dont celle inespérée qui l’a uni au groupe jazz canadien Badbadnotgood en plus d’un projet avec MF Doom. Finalement, GFK aurait, semblerait-il, l’intention de nous offrir la suite de Supreme Clientele d’ici la fin de l’année. L’artiste de 45 ans semble bien loin de la retraite!

Fidèle à la formule des albums de rap, Twelve Reasons To Die II était prometteur de collaborations fort intéressantes par, entre autres, RZA (qui se charge de la narration du récit), Bilal et Vince Staples. Il est offert en formule double CD, le deuxième proposant les versions instrumentales des chansons et permettant de mettre en valeur le travail de Adrian Younge, qui a composé et produit les morceaux. À noter que ceci est une suite (on aura deviné) du premier volet sorti en 2013 qui s’inspire de la bande dessinée du même nom. TRTD2 est un récit ultra-violent mettant en vedette Tony Starks, l’alter-ego de Ghostface Killah, dans les années 70. Celui-ci cherche à se venger de la famille DeLuca et croisera le chemin de Lester Kane, un chef de gang avide de pouvoir dont la voix est prêtée par Raekwon. On se retrouve plongé au milieu de situations invraisemblables et surnaturelles qui se prêtent très bien au thème de la bande dessinée. Là-dessus, chapeau, c’est le parfait mélange entre un film de superhéros et un drame de mafieux à la Godfather

Au niveau des compositions, Adrian Lounge nous offre des beats assez laid back, beaucoup de synthétiseurs et une ambiance qui dans l’ensemble est assez sombre, ce qui colle parfaitement aux sujets abordés. Les lignes de basse sont lentes, mais maintiennent le groove. Les guitares sont minimalistes, mais presque toujours présentes et le tout colle très bien ensemble.

Ghostface est l’un de mes rappeurs préférés et je dois dire que ce dernier est toujours impeccable, peu importe le projet. Les nombreux échanges entre lui et Raekwon sont particulièrement savoureux, par contre c’est Rae qui semble avoir le dessus la plupart du temps. Définitivement, les invités sur l’album font en sorte d’élever le tout d’un cran, notamment les couplets de Vince Staples ou Chino XL qui sont plus qu’excellents. De plus, l’un de mes passages préférés n’est même pas livré par la star de l’album, mais plutôt par Scarub sur la pièce Rise Up. Non, ce n’est pas le meilleur que GFK nous ait jamais offert, mais c’est tout de même, et de loin, supérieur à ce que beaucoup d’artistes tentent de nous faire avaler dernièrement.

La fin de l’histoire, que je vous laisse découvrir par vous-même, laisse sous-entendre que Twelve Reasons to Die pourrait devenir une trilogie. Dans l’ensemble, l’album est assez divertissant et mérite plusieurs écoutes. On ne parle pas ici d’un album qui passera à l’histoire ni du meilleur projet de Ghostface Killah, mais je suis tout de même satisfaite du produit final et assez enthousiaste pour un troisième volet.

À écouter : King of New York, Rise Up, Blackout

7,4/10

Par Isabelle Malenfant


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