CHRONIQUE : Orgie de métal aux Katacombes

KatacombesPar Olivier Dénommée

La soirée du samedi 23 avril dernier promettait beaucoup : les Katacombes accueillaient un trio de groupes, avec comme tête d’affiche Nekrogoblikon, band réputé pour son sens du spectacle (notamment grâce à son gobelin aussi fameux, sinon plus, que sa musique). Psychostick et Urizen complétaient le portrait. Compte rendu de la soirée.

Les groupes étaient en tournée depuis début avril, parcourant essentiellement les États-Unis. Montréal était la première destination au nord de la frontière (la seule autre étant Toronto le lendemain) et deux des groupes visitaient pour la première fois le pays. Les choses se sont corsées lorsqu’il a été annoncé que deux des membres de Nekrogoblikon (dont le chanteur) n’ont pas pu passer la frontière. Au moins, il a été remplacé par le soundman de la formation, mais il fallait qu’il apprenne les chansons avant la performance. Une situation en entraînant une autre, cela a retardé l’ouverture des portes, et du début du spectacle.

20h45 : Urizen

Bonne nouvelle : Bien que les portes ont ouvert tard, le début du show, prévu à 20h30, n’a pas été trop repoussé. Dès 20h45, Urizen est venu sur scène, avec des costumes et une petite mise en scène. Les membres, au nombre de trois seulement, semblaient prêts pour l’apocalypse. Ajoutons à cela l’apparition d’un savant fou, puis d’un énorme monstre à un œil, vaincu par un robot… le tout, pendant que le band joue. Le band texan en était à son tout premier passage au pays, est a mis le paquet, offrant un divertissement digne de ce qu’on s’attend de Nekrogoblikon pendant la trentaine de minutes qu’il a passé sur scène.

UrizenMusicalement, on jonglait entre hard-rock et métal. Il y avait quelque chose de post-apocalyptique, très ludique, et extrêmement épique dans la performance. Les bémols : à trois musiciens (un chanteur/guitariste, un claviériste et un batteur), on n’avait évidemment pas droit à une performance «complète» sur scène. Plusieurs instruments étaient ajoutés par ordinateur, notamment la basse et quelques lignes de synthé, surtout pendant que le claviériste allait se battre contre le monstre. Il fallait être là pour vraiment vivre le moment, d’une grande intensité.

Cette première partie a laissé très bonne impression, et il n’a fallu que quelques chansons pour que la qualité sonore devienne intéressante. Le groupe a aussi semblé apprécier l’accueil montréalais, et on espère bien qu’on pourra en entendre plus dans un spectacle plus étoffé!

21h35 : Psychostick

Le second groupe n’a pas pris trop de temps à s’installer : le quatuor Psychostick, de Chicago, en était aussi à son tout premier passage en sol canadien. On avait affaire à un autre band d’entertainers, portant tous des chapeaux comiques. La mise en scène était plus limitée, mais les chansons, variant beaucoup entre rock humoristique, métal solide et hardcore agressif, faisait amplement l’affaire pour divertir la foule des Katacombes. C’est une perfo de trois quarts d’heure que Psychostick a offert, incitant, plus d’une fois, aux mosh pits. Il a donné un sombrero à un membre de l’assistance. Les autres devaient mosher avec lui et lui prendre son chapeau. Pour faire une histoire courte, le sombrero n’a pas tout à fait survécu, mais on a quand même pu voir son épave circuler le reste de la soirée. Le band a même interprété un medley de grands classiques (dont littéralement des compositions classiques) avec, comme seules paroles, beaucoup de «fuck» et un peu de «shit». Le concept était réussi et la foule a répondu volontiers à l’appel de «suivre les paroles».

PsychostickLe mélange des genres dans cette seconde partie a laissé des sentiments un peu plus mitigés. L’humour était clairement le mot d’ordre, ce qui liait les trois bands de la soirée, mais Psychostick était probablement ce qui se rapprochait le plus de l’intrus du spectacle.

22h45 : Nekrogoblikon

Le moment de vérité! Malgré la nouvelles de l’absence de deux membres, le public a bien répondu présent à l’appel des adorateurs des gobelins de Los Angeles. C’était la première fois que je voyais physiquement le groupe, mais sa réputation le précédait; sa présence sur scène est presque légendaire et j’avais bien hâte ce que les musiciens avaient dans le ventre. L’attitude était bonne sur scène et tout le monde a livré une bonne performance, même s’il était évident qu’on n’a pas pu donner son 100%. Le chanteur remplaçant a livré une performance honnête, et n’a pas semblé trop déstabilisé. À noter qu’il a souvent été appuyé par les autres musiciens, qui ont été extrêmement solides pendant la relativement brève performance du groupe – à peine 50 minutes pour la tête d’affiche.

Mais avouons-le, ce qui a le plus retenu l’attention du show est la présence de la mascotte, cet homme-gobelin qui ne fait que danser et faire de l’ambiance, sur scène et parmi la foule. Et bien qu’il ne joue d’aucun instrument, j’ai le plus grand respect du monde pour celui qui passé un spectacle complet avec un masque qui semble terrible pour respirer et des gros gants, alors que tout le monde était en sueur.

NekrogoblikonLe public a participé avec vigueur, alors que plusieurs membres de l’assistance sont montés sur scène pour accompagner le chanteur à divers moments. À la toute fin du spectacle, Nekrogoblikon a invité les autres musiciens à venir sur scène, ainsi que le public, pour finir en force. C’est sur cette orgie musicale que la soirée aux Katacombes s’est terminée, vers 23h35.

Malgré les éléments manquants, on a bel et bien eu droit à un très bon spectacle, avec beaucoup d’humour. Les trois bands ont livré la marchandise et on espère qu’ils reviendront prochainement en ville, de préférence sans anicroche cette fois!

Un album photo de la soirée suivra sous peu.

(Photos : Olivier Dénommée)


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