Obscure Verses for the Multiverse – Inquisition

inquisition-obscure-versesSorti le 25 octobre 2013

Je commencerai cette critique par une citation de Dagon, chanteur, guitariste et principal auteur/compositeur d’Inquisition (traduction libre) : «[Le black métal] est la musique qui parle pour Satan, prouve l’existence de sa force. C’est le black métal qui doit inspirer la sagesse apprise des ténèbres» (source ici). Lorsqu’on lit une entrevue avec Dagon, on se rend compte à quel point c’est quelqu’un de passionné, d’impliqué. Si sa musique parle de Satan, ce n’est pas pour bêtement respecter un cliché du genre, mais bien parce qu’il y croit. Il dit que Satan est le fondateur des codes du black métal, qu’il inspire cette rébellion contre les religions monothéistes.

Bref, pardonnez-moi cette intro un peu longue, mais elle est selon moi nécessaire pour comprendre la sincérité derrière la musique d’Inquisition. Le groupe en tant que tel joue du black métal très similaire à ce que faisaient les norvégiens dans les années 90, mais avec des éléments de thrash métal en plus. Obscure Verses for the Multiverse, son sixième opus, ne révolutionne ni le genre ni le son du groupe. Il ne fait que poursuivre dans la même lignée des précédents albums, mais tout en essayant de pousser plus loin, principalement au niveau des thèmes abordés.

Ces thèmes, sans surprise, parlent de Satan, mais pas de façon traditionnelle pour du black métal. Dagon inclut beaucoup de thèmes métaphysiques et cosmiques, ajoutant un côté mystique aux paroles. Dommage qu’on ne comprend rien à ce qu’il dise, la voix de Dagon étant complètement étouffée par le mixage et une prononciation parfois boiteuse.

Musicalement, l’album possède une certaine homogénéité. Les pièces se suivent, se ressemblant suffisamment pour former un tout cohérent, mais juste pas assez pour que ça en devienne répétitif. Certaines pièces se détachent des autres, comme Joined by Dark Matter, Repelled by Dark Energy qui ressemble par moments à un trip hallucinogène satanique ou encore Force of the Floating Tomb qui te met immédiatement dans l’ambiance.

N’empêche, cet album a quand même quelques défauts, notamment la voix, comme mentionné plus tôt, qui est incompréhensible et ressemble à une version cheap d’Abbath. Également, il arrive par moments que certains morceaux tombent dans le piège de la surbrutalité, c’est-à-dire la brutalité qui prend le dessus sur la chanson au point de la faire tomber à plat. Je pense entre autres à Arrival of Eons After, dont le manque d’originalité est pauvrement compensé par des blast beats presque constants.

Ainsi, on a un album assez plaisant, qui fera passer un bon moment aux fans de black métal. De mon côté, même s’il m’arrive d’écouter du black parfois, ce groupe ne m’a pas attiré plus qu’il ne faut.

À écouter : Forces of the Floating Tomb, Obscure Verses for the Multiverse, Joined by Dark Matter, Repelled by Dark Energy

7,5/10

Par Sacha Dürig


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