The Essentials – Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox

Sorti le 30 septembre 2016

Scott Bradlee et son Postmodern Jukebox riposte quelques mois après PMJ Is for Lovers et reprend plusieurs de ses titres pour créer la compilation The Essentials qui, comme son nom l’indique, se veut un rassemblement des reprises les plus populaires enregistrées par le groupe dans les dernières années.

C’est la musique de Miley Cyrus qui est reprise en début d’album avec We Can’t Stop, qui se prête curieusement très bien au style rétro. Évidemment, le texte n’a rien à voir avec ce qui se faisait entendre dans les années 50, mais musicalement, c’est cohérent et plutôt agréable à écouter (sûrement encore plus lorsque l’on est pas fan de Cyrus à la base). Juste après, on est surpris par l’excellente reprise de Maps (Maroon 5), à laquelle on a donné une touche plus soul qui donne du piquant au morceau. Certainement l’une de celles à retenir…

On s’attaque maintenant à une pièce maîtresse (et souvent la seule que les gens connaissent de ce groupe), la fameuse Creep de Radiohead. Certain trouveront que l’on fait la fine oreille, mais cette reprise enlève toute l’intensité pure et humaine dont on se nourrit avec la chanson originale. On y ajoute du fla fla inutile à la ligne vocale, alors que que Haley Reinhart n’épate déjà guère la galerie en gueulant à n’importe quel moment. Et que dire de la modulation à la fin de la pièce? Bref, on a voulu en mettre beaucoup trop et on a, du coup, perdu l’essence même de l’œuvre.

On passe quelques titres pour tomber sur la superbe I Believe in a Thing Called Love qui se donne des airs très cabaret, avec sa solide section de cuivres qui prend une place importante dans la texture sonore. À la voix, Maiya Sykes est splendide et nous flabergaste à la toute dernière section du morceau alors que le tempo augmente en une finale énergique! Pour ce qui est de la reprise suivante, My Heart Will Go On, on réitère ce que l’on en a dit dans notre critique de PMJ Is for Lovers : c’est juste too much.

Royals de Lorde se prête vraiment bien à un style plus langoureux et, de surcroît, à une voix d’homme. Dommage que celui qui y prête sa voix, un dénommé Puddles, ne soit pas à la hauteur vocalement, manquant cruellement de musicalité. On passe encore quelques pièces pour se rendre à la très cool Sweet Child o’Mine (Guns N’ Roses) interprétée par la délicieuse Miche Braden. Inutile de vous poser des questions : Mme Braden contrôle parfaitement son instrument et donne un tout nouveau sens à la populaire chanson. Et que dire de son étendue vocale impressionnante? Un gros coup de cœur pour cette reprise à la Bessie Smith qui en feront baver quelques-uns.

Parmi les pistes qui nous épatent par la suite, on retrouve Thrift Shop (Macklemore & Ryan Lewis), Seven Nation Army (The White Stripes) et Hey Ya! (OutKast) qui, chacune à leur façon, se démarque par leur habile reprise qui sait respecter l’originale en amenant une touche de nouveauté. On finit le tout avec une brillante version de Such Great Heights (The Postal Service) dans le style des Jackson 5. Difficile de ne pas tomber en amour avec cette ambiance années 80 typique qui nous donne instantanément envie de danser.

On peut dire qu’en général, les reprises sont bonnes et c’est assez divertissant. Là où ça peut devenir agaçant, c’est que c’est un peu du pareil au même, et donc, difficile de se réinventer d’un titre à l’autre. Bien sûr, certaines des pièces mentionnées ci-dessus réussissent avec brio à se démarquer du lot, mais sur 18 pistes, ça reste trop peu. Un album à écouter en fond sonore pour mettre de l’ambiance, mais certainement pas à répétition dans vos écouteurs.

À écouter : Maps, Sweet Child o’Mine, Such Great Heights

7,3/10

Par Audrey-Anne Asselin


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire