Sleepless Empire – Lacuna Coil

Sorti le 14 février 2025

Avec son 10e album studio Sleepless Empire, le groupe italien Lacuna Coil confirme son retour à un son très lourd. Cela nous avait frappé dès 2021 quand on l’avait vu en première partie d’Apocalyptica, constatant que Cristina Scabbia, la voix féminine, était toujours capable de livrer de magnifiques mélodies, mais que c’était la voix d’outre-tombe d’Andrea Ferro qui prenait bien souvent la place. Cette dynamique se retrouve donc un peu partout à travers l’album, qui contient des éléments de métal gothique, de métal alternatif et quelques influences plus électroniques.

Quand on parle de lourdeur, The Siege ne prend que quelques secondes pour nous mettre dans le bain. La batterie de Richard Meiz ne donne aucun répit à nos oreilles, mais le contraste demeure intéressant entre l’intensité de la musique et la voix féminine (et les chœurs) qui essaie de rendre le tout plus mélodieux. Cela reste un équilibre fragile et c’est d’autant plus vrai dans la suivante, l’extrait Oxygen, avec des passages vraiment intenses, mais aussi des refrains particulièrement sentis. Commentaire similaire pour Scarecrow, quoique les mélodies ne sont pas tout à fait aussi mémorables.

Autre single, Gravity nous paraît mieux équilibré, avec un bon ratio entre la lourdeur, la mélodie et les sonorités électroniques qui ajoutent à l’expérience. I Wish You Were Dead (encore un extrait, mais il faut dire qu’il y en a 6 sur 11 pistes!) s’en tient à une des chansons plus «douces» de tout l’opus, mettant véritablement Cristina Scabbia de l’avant ici, chose qu’on apprécie toujours beaucoup. S’ensuit une collaboration avec Randy Blythe (Lamb of God) sur Hosting the Shadow, offrant un autre contraste évident entre les différentes voix.

Pourquoi pas un passage en latin dans In Nomine Patris? Sinon, elle ne distingue pas énormément du reste du lot. Elle est suivie de la chanson-titre Sleepless Empire, plutôt efficace mélodiquement, nous amenant à être surpris qu’elle fasse partie des rares chansons à ne pas avoir été retenues comme extraits! Quant à Sleep Paralysis, elle nous semble en montagnes russes, avec des passages bien amenés et d’autres qui nous paraissent forcés; on pense surtout aux notes plus aiguës qui ne semblent rien ajouter à part nous rappeler que Scabbia est capable de les pousser.

L’album contient une dernière collaboration, In the Mean Time avec Ash Costello (New Years Day), ajoutant donc une autre voix féminine dans le mix! Cela aurait pu être encore plus exploité à notre avis, mais le résultat, surtout vers la fin de la chanson, demeure assez solide. La conclusion de l’album revient à Never Dawn, par ailleurs le tout premier extrait annonçant sa sortie. C’est donc, sans grande surprise, une chanson chargée à souhait qui résume à elle seule assez bien l’expérience de l’album.

On ne critique pas si souvent du métal et une sortie comme Sleepless Empire nous rappelle assez rapidement pourquoi : cela reste essentiellement une question de préférence, surtout face à une musique plus brutale musicalement, et cela demande toujours un effort supplémentaire de notre part pour l’écouter avec toute l’ouverture qu’elle mérite. Si sur une note très personnelle, on aurait pris quelque chose de plus modéré avec davantage de voix féminines, on reconnaît que la formule actuelle de Lacuna Coil a de quoi rassembler un public qui aime quand ça brasse un peu (beaucoup) plus. Et, au fond, le seul vrai juge qui compte pour dire si un album est bon ou pas, ça reste vous.

À écouter : Gravity, Hosting the Shadow, In the Mean Time

7,6/10

Par Olivier Dénommée


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