Back to Black – Amy Winehouse

amy-winehouse-back-to-blackSorti le 27 octobre 2006

C’est en regardant le documentaire sur la vie d’Amy Winehouse que j’ai eu envie de réécouter l’album qui l’a menée au sommet des palmarès, Back to Black. L’artiste décédée tragiquement en 2011 à l’âge de 27 ans a été précurseur d’un style musical qui a ouvert la porte à d’autres chanteuses comme Adele, Lana Del Rey ou Lorde. Parcourons ensemble cet album mythique qui a marqué une génération entière.

Évidemment, c’est le très populaire Rehab qui ouvre le disque. La chanson qui a récolté trois Grammys en 2008 parle de cette époque en où l’équipe d’Amy a voulu l’envoyer en maison de désintoxication mais que son père a jugé qu’elle n’en avait pas besoin. Elle parle de ses problèmes d’alcool mais aussi ses déceptions amoureuses. Bien rythmée, on remarque tout de suite le génie musical de Winehouse dans la construction de ses mélodies. On poursuit avec You Know I’m No Good, qu’elle a écrite pour celui qui allait devenir son mari quelques années plus tard, Blake Fielder. J’aime beaucoup la section rythmique et les cuivres dans cette pièce qui mélange jazz, soul et RnB. On tombe complètement dans une autre ambiance dans Me and Mr. Jones, la troisième piste de l’album. Dans un style jazz des années 60, elle rend hommage à la légende du hip-hop Nasir Jones dont elle ne voulait pas manquer le concert au Brixton Academy en 2005. C’est dans un reggae que la chanson qui suit, Just Friends, évolue. Amy y parle encore une fois de sa relation avec Blake, celui-ci ayant rompu avec elle pour retourner avec son ex copine. Ce n’est pas la chanson la plus éloquente et marquante du disque, mais elle s’écoute bien.

C’est vraiment à la piste suivante que l’on comprend toute la beauté de la musique de Winehouse : Back to Black est tout ce qu’une chanson devrait être. Musicalement, on entend des progressions d’accords recherchées, la mélodie est brillante et riche sans compter le texte qui est criant du désespoir que ressentait la chanteuse lorsque son amoureux décide de la laisser. On laisse juste assez de place aux instruments ainsi qu’aux back vocals. L’atmosphère musicale de la pièce suivante, Love Is a Losing Game, s’accorde très bien avec les paroles qui dépeignent l’amour comme une chose morose et sombre. Même dans ses ballades, Amy Winehouse choisit de laisser une place aux différents instruments, jamais elle ne se retrouve en version acoustique. J’aime beaucoup la chanson suivante, Tears Dry On Their Own, qui se veut comme un hymne d’espoir pour nous aider à nous relever d’une peine d’amour. On croirait se retrouver encore une fois dans les années 60 dans cet arrangement full band.

On tombe ensuite dans des chansons un peu moins mémorables, mais tout de même bien étoffées : Wake Up Alone, Some Unholy War et He Can Only Hold Her sont belles, mais ont tendance à nous laisser indifférents, ce qui est tout le contraire de la pièce finale de cet album : Addicted. Pour terminer en beauté après 10 chansons parlant principalement de cœur brisé, Amy choisit d’introduire cette pièce qui parle de son addiction pour la marijuana, qu’elle décrit comme son plus grand remède pour se remonter le moral. Je trouve que c’est une belle façon de clore le disque, nous laissant sur une note joyeuse et comique (enfin!).

Il est difficile de ne pas passer à côté de ce chef-d’œuvre lorsque vous le voyez chez le disquaire ou sur les internets, surtout quand l’artiste a été autant médiatisée. Cela dit, je vous conseille fortement de vous le procurer, non seulement parce qu’il est d’une beauté indéniable, mais aussi d’une vérité que l’on retrouve rarement dans la musique de nos jours.

À écouter : You Know I’m No Good, Back To Black, Tears Dry On Their Own

9/10

Par Audrey-Anne Asselin


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