Melodrama – Lorde

Sorti le 16 juin 2017

L’interprète du méga succès Royals, paru en 2013 en même temps que son tout premier album Pure Heroine, met un terme à l’interminable attente de 4 ans qui séparent ses deux projets. Âgée d’à peine 20 ans, Lorde sort enfin son deuxième opus, Melodrama, qui laisse une fois de plus découvrir une artiste mature et encore plus rodée qu’auparavant.

Green Light offre une ouverture d’album impeccable en tous points : on commence avec une certaine douceur qui grandit pour se transformer en un morceau électropop ultra accrocheur qui se laisse écouter sans effort. Notre attention est monopolisée entièrement pour recevoir l’unique Sober, où différentes composantes de la musique électronique sont rassemblées pour créer un univers bien particulier. Le mélange des percussions très acoustiques avec les claviers est particulièrement curieux, mais efficace. Juste après, Homemade Dynamite soutient l’intensité soutenue jusque-là avec son refrain accrocheur. Même si la composition en elle-même reste assez simple, la mélodie vient dissimuler le tout aisément en nous gardant captif jusqu’à la fin.

Tout bon album ne peut exister sans sa ballade sentimentale, et c’est exactement ce que Liability nous offre. Lorde y va d’une chanson piano-voix touchante, dénudée de tout effet dans la voix. C’est fragile et sensible : ça donne le goût de pleurer pour un petit 2 minutes 51. Cette chanson sera d’ailleurs reprise plus loin dans le long jeu avec des textures différentes. C’est pas mauvais, mais on préfère tout de même la version d’origine. On nous permet de sécher nos larmes à moitié avec Hard Feelings/Loveless qui explore des sonorités métalliques industrielles plutôt agaçantes, heureusement eclipsées par une ligne vocale agréable. La deuxième partie de la pièce (Loveless) est beaucoup plus appréciable, c’est à se demander pourquoi Lorde n’en n’a pas fait une piste à part (dommage).

On peut aisémment percevoir Sober II (Melodrama) comme un genre d’interlude. Le mélange des instruments à cordes joués au synthétiseur avec une ambiance hip-hop est bon, même si la mélodie reste quant à elle plutôt quelconque. On appréciera davantage la piste suivante, Writer in the Dark, qui vient chercher une fibre plus émotive en nous. La superposition des voix est une belle idée pour cette pièce dans laquelle l’accompagnement au piano reste assez minimaliste. Supercut, qui suit juste après, saura plaire autant que la précédente avec son énergie contagieuse. Il aurait été d’ailleurs plaisant de l’entendre plus tôt et ainsi donner un boost en milieu de disque. C’est avec l’excellente Perfect Places qu’on termine le tout. On sent vraiment que c’est une finale d’album et c’est juste assez glorieux pour nous donner envie de recommencer l’écoute encore et encore.

Ces années d’attentes auront largement valu la peine, vu l’excellence du long jeu proposé par Lorde. C’est impressionnant de penser que la Néo-Zélandaise est encore toute jeune et peut sortir une matière aussi brillante et étonnante. Melodrama est un incontournable de l’été, assurément.

À écouter : Liability, Supercut, Perfect Places

8,4/10

Par Audrey-Anne Asselin


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