Metallica (Black Album) – Metallica

Sorti le 13 août 1991

Le fameux Black Album de Metallica, techniquement son opus homonyme, est aussi son plus vendu avec plus de 30 millions de copies dans le monde. Ainsi, c’est un opus qui se passe de présentations, lui qui marque un virage plus près du rock et du heavy métal que du thrash des débuts du groupe.

L’album commence sur un classique : Enter Sandman est un des classiques de Metallica et, tout simplement, un incontournable. Son riff redoutable ainsi que son build-up jouent pour beaucoup dans l’efficacité de cette piste, offrant un bon compromis entre le son très agressif des débuts et celui plus rock que semble avoir choisi le groupe sur cet album.

L’album est reconnu pour sa lenteur exceptionnelle, qui tranche avec le thrash réputé très rapide. On a ainsi droit à un Sad But True très lourd, voire lourdaud. Même si cette seconde piste est aussi très connue, elle n’a certainement pas les mêmes qualités que Enter Sandman, si ce n’est que de l’écriture des textes qui en brassera quelques-uns quant à la consommation de drogues. Après un Holier Than Thou qui rentre davantage au poste mais qui ne reste autrement pas particulièrement en tête, on a droit à la power ballade The Unforgiven, qui est vite devenue un incontournable de Metallica.

Le groupe a confirmé ce qui semblait évident : chaque chanson était basée sur un riff, qui a été exploité au maximum. Cela a bien fonctionné pour les piste qui ont traversé le temps, mais moins pour d’autres qui avaient de bonnes idées, mais dont on fait le tour assez rapidement. Wherever I May Roam, par exemple, a un bon potentiel, mais aurait bien pu être raccourcie pour un meilleur impact.

Parlant d’impact, la chanson la plus mémorable de l’album est l’intrus : la jolie ballade Nothing Else Matters a volé la vedette et la vole toujours aujourd’hui. Et personne ne s’en plaindra! On tente de revenir avec plus de punch ensuite, mais avec un succès mitigé. Il reste bien la lourde The God That Failed et la bien construite My Friend of Misery qui restent à l’oreille, mais sans plus. The Struggle Within, en conclusion de l’opus, veut offrir quelque chose de plus chargé et agressif, mais ça ne colle juste pas avec la vibe de l’album, plus rock que métal.

Ceci étant dit, le Black Album a réussi cet exploit de regrouper deux fanbases complètement différents. Pour l’année, c’était un choix audacieux qui a bien rapporté à Metallica, même si beaucoup ont sévèrement critiqué leur virage plus rock. Enfin, reconnaissons que même si toutes les pistes ne vieillissent pas particulièrement bien, tout l’album a le potentiel de nous «crinquer» un peu lorsqu’on en a besoin. Sans être du Metallica à son meilleur, reconnaissons que c’est du très bon Metallica qu’on entend ici.

À écouter : Enter Sandman, Nothing Else Matters, My Friend of Misery

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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