Have a Ball – Me First and the Gimme Gimmes

Sorti le 29 juin 1997

Depuis 1995, le supergroupe punk Me First and the Gimme Gimmes s’amuse à faire des reprises des meilleures chansons quétaines que la Terre ait portées. Chaque album respecte un concept bien particulier, en commençant par le tout premier, Have a Ball, qui reprend essentiellement les tubes pop des années 60 et 70, à la sauce punk-rock.

Me First est loin d’être un groupe qui se prend au sérieux, mais son résultat est franchement assez solide.  La première offrande le confirme avec une douzaine de titres. Les premiers, Danny’s Song (Loggins & Messina) et Leaving on a Jetplane (John Denver) quittent leur folk très doux pour quelque chose de beaucoup plus puissant, sans vraiment sacrifier sa mélodie. Avouons-le, cette relecture est très rafraîchissante.

Me and Julio Down by the Schoolyard (Paul Simon), quant à elle, reste relativement proche de l’originale, déjà assez active; la batterie suffisait ici à ajouter le mordant voulu. Mais on sent vite les limites du groupe qui reprend ensuite One Tin Soldier (The Original Caste), offrant une version bien moins mémorable. C’est que le groupe opte pour le «format» punk-rock classique, qui n’est pas approprié pour toutes les situations. Puis dans Uptown Girl (Billy Joel), une des portions les plus réussies est celles des chœurs, tout en donnant plus d’énergie à cette chanson un peu lente. Parlant d’énergie, bon coup avec I Am a Rock (Simon & Garfunkel).

Sweet Caroline (Neil Diamond) prend du temps à reconnaître, mais elle nous amène décidément ailleurs, ce qui est le but de l’exercice. C’est encore plus réussi dans Seasons in the Sun (Terry Jacks), avec des variations bien dosées, qui change non seulement de la version originale, mais aussi du reste de l’album. Par contre, Fire and Rain (James Taylor) aurait très bien pu être oubliée, n’offrant rien de particulier ni de mémorable. La reprise de Nobody Does It Better (Carly Simon) est un peu moins quétaine, mais sans plus. Commentaire similaire pour Mandy (Barry Manilow). Rocket Man (Elton John) en finale, c’est un gros morceau, et si cette version manque de raffinement, il faut lui donner qu’elle est contagieusement entraînante.

Dans la tradition punk, l’album Have a Ball est très bref, 28 minutes. Avec du recul, on remarque que les chansons les plus réussies de l’album sont celles qui sont issues d’un folk lent et minimaliste. La version du groupe leur donne beaucoup d’énergie et on entend la plupart de ces chansons d’une oreille complètement différente. Pour un premier effort, on peut dire que c’est une mission réussie.

Cet album est entre autres disponible sur Bandcamp.

À écouter : Danny’s Song, Uptown Girl, I Am a Rock

7,6/10

Par Olivier Dénommée


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