Honeymoon – Lana Del Rey

Sorti le 18 septembre 2015

Un an seulement après la sortie de son album Ultraviolence (qui ne nous avait pas convaincus!), Lana Del Rey est retournée en studio pour enregistrer Honeymoon, un retour à un son plus près de ses débuts, une pop lente et sombre, à la limite de la dépression.

Ultraviolence n’était donc qu’une parenthèse dans la carrière de la chanteuse, mais on se demande si elle n’est pas retournée en studio trop tôt : cet opus peine à offrir des compositions aussi accrocheuses qu’auparavant.

La chanson-titre Honeymoon nous semble être une beaucoup trop longue intro à l’album. Au moins, elle mène à Music to Watch Boys To, un des singles de l’album à la mélodie la plus réussie, malgré son côté monotone assumé. La ballade piano-voix (du moins dans la première moitié) Terrence Loves You mérite aussi sa place parmi les bons coups de Lana Del Rey ici, surtout grâce à son build-up bien amené. Et sa référence à Space Oddity de David Bowie en fera sourire certains au passage. God Knows I Tried nous amène ensuite dans une chanson berçante et tragique en même temps. Mélodie répétitive, mais qui fait son effet.

La chanson qui semble avoir connu le plus de succès de l’album et High by the Beach. Cela s’expliquerait par son refrain répétitif à outrance (et son message très «estival»), mais si on n’aime pas, ça devient vite un calvaire à écouter. Disons qu’on vous suggère de la passer, d’autant plus qu’il y a des chansons plus intéressantes! La langoureuse et lentissime Freak suit, et elle surprend encore par une mélodie relativement peu mobile, mais tout de même efficace dans les circonstances. Quant à Art Deco, elle est sauvée par son refrain, seul moment où il se passe vraiment quelque chose.

L’autre moitié de l’album poursuit dans la même lignée : Religion et 24 misent tout sur leur refrain (très réussi, en passant!) et Salvatore opte pour une mélodie berçante qui sort du lot (mais qui n’est pas assez accrocheuse, malheureusement). La plus réussie de cette seconde portion est probablement The Blackest Day, mais on ne peut pas passer sous silence Swan Song, qui se rapproche sensiblement du early Lana Del Rey. Elles auraient très bien pu conclure l’opus, mais à la place on nous laisse avec Don’t Let Me Be Misunderstood, qui peine sérieusement à lever malgré un build-up en milieu de piste.

On sort confus de cette écoute. L’album n’est pas mauvais et on se surprend à apprécier ses mélodies souvent très monotones, mais on peine pourtant à trouver une quantité raisonnable de chansons incontournables parmi les 14 pistes. La qualité des arrangements est probablement la plus grande force de l’album Honeymoon, mais on s’ennuie pourtant énormément de ceux entendus dans Born to Die, même si ceux-ci étaient parfois inégaux. Bref, il semble manquer un ingrédient essentiel pour que cet album nous convainque autant qu’il a convaincu nombre d’autres auditeurs.

À écouter : Terrence Loves You, Religion, The Blackest Day

7,1/10

Par Olivier Dénommée


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