Appaloosa Bones – Gregory Alan Isakov

Sorti le 18 août 2023

Le nom de Gregory Alan Isakov n’est peut-être pas encore connu de tous, mais ce musicien originaire d’Afrique du Sud et installé depuis plusieurs années au Colorado, aux États-Unis, a une longue carrière dans le registre folk, cumulant huit albums depuis 2003. Le plus récent, Appaloosa Bones, est paru cet été.

On s’est penché sur cet album en n’ayant comme connaissance que quelques-unes des chansons les plus célèbres de l’artiste, soit Big Black Car et If I Go, I’m Goin, toutes deux tirées de l’album paru en 2009. On se demandait comment sa démarche avait évolué depuis cette époque… Et le résultat nous laisse quelque peu tiède malgré de bons éléments entendus.

L’album démarre avec The Fall, morceau très chargé musicalement. Et, vocalement, on alterne entre des portions chantées et parlées. Sur papier, ça fonctionne, mais ça ne vient pas nous chercher dans les tripes comme un bon folk devrait. La mélodie n’est peut-être pas assez forte pour réussir cet effet qu’il a pourtant très bien fait par le passé.

La suite de l’album est un peu plus minimaliste au niveau des arrangements. Before the Sun, où la guitare et le banjo sont bien en évidence, réussit mieux son pari, mais sans être particulièrement mémorable. On pourrait faire le même commentaire pour la chanson éponyme Appaloosa Bones, qui a pourtant tout pour réussir avec une chanson lente et émotive, mais qui a des carences au niveau de la mélodie du chanteur. C’est très dommage! Miles to Go souffre aussi mélodiquement, alors que la musique est pourtant excellente. Mistakes a ses bons moments, mais le résultat est un peu inégal. Et on ne sait trop quoi penser de la valse country One Day, qui, sans être mauvaise, ne nous offre rien d’inédit.

À travers l’album de 11 titres, notons tout de même quelques exceptions. Parmi les chansons plus réussies mélodiquement, il y a Silver Bell, dotée au passage d’arrangements rappelant un bon vieux western et d’un certain build-up dans sa deuxième moitié. La ballade piano-voix Terlingua est quant à elle parmi les plus efficaces de tout l’album.Quant à Sweet Heat Lightning, il s’agit de la chanson la plus longue de l’opus, mais aussi celle qui a probablement le plus de chair autour de l’os. Les arrangements sont à point et la mélodie juste assez intrigante. Dans une moindre mesure, mentionnons aussi Watchman qui offre une intro réussie et, plus loin, un refrain plus entraînant, même si ce dernier n’est pas excessivement mémorable en lui-même.

À la toute fin de l’album de 37 minutes, on conclut avec Feed Your Horses. Une ballade country pleine de potentiel, mais qui n’exploite jamais vraiment ledit potentiel. On aurait peut-être eu un meilleur résultat en concluant avec Sweet Heat Lightning, qui aurait fini sur une meilleure note?

L’album Appaloosa Bones n’est certainement pas un mauvais album, mais on peine à le considérer comme un bon album non plus. Presque aucune de ses mélodies sont assez fortes pour qu’on se souvienne spontanément d’elles ou pour donner envie de les écouter en boucle. Ce n’est pas comme si Gregory Alan Isakov était incapable de composer des mélodies simples mais fortes. Reste à voir si les chansons prennent davantage leur sens dans le cadre d’un spectacle, car en studio il manque clairement un ingrédient pour que le gâteau lève vraiment.

L’album est notamment accessible sur la page Bandcamp de l’artiste.

À écouter : Silver Bell, Terlingua, Sweet Heat Lightning

6,4/10

Par Olivier Dénommée

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