The Dark & The Light – Shawn James

Sorti le 22 mars 2019

Actif depuis 2012, l’auteur-compositeur-interprète américain Shawn James est un artiste à part, frappant l’imaginaire avec son look de bum qui est pourtant bien loin de sa voix toujours chargée d’émotions brutes, parfaite pour le blues et la soul. À force d’entendre parler de lui, on a décidé de se pencher sur son album de 2019, The Dark & The Light.

Et il frappe fort dès la première piste de l’opus de 41 minutes avec Orpheus : après une petite intro a capella, les autres musiciens se joignent à Shawn James et l’aident à créer une énergie culminant au refrain. L’équilibre entre la mélodie forte du chanteur et les arrangements étoffés est plutôt bien respecté, même si une des forces de Shawn James est de bien performer dans un contexte plus dépouillé où sa voix seule vient nous faire vibrer.

S’ensuit une chanson en deux parties, Love Will Find a Way, qui confirme assez rapidement le côté tendre de l’artiste. Love Will Find a Way I mise sur un long build-up qui manque un peu de punch seul, mais qui prend tout son sens dès que Love Will Find a Way II prend le relais avec une autre montée, cette fois plus près d’une power ballade, tout à fait appropriée pour un tel sujet.

La magie de Shawn James continue d’opérer à peu près tout le long de son album The Dark & The Light, notamment grâce à sa voix puissante et réconfortante : There It Is (où la vedette est partagée avec des cuivres pour l’occasion), The Weak End (un petit folk bien senti, quoiqu’un peu long vers la fin), Haunted (un blues qu’on pourrait imaginer livré par Steve Hill), The Curse of the Fold (aux différents jeux d’intensité, dont une finale volée par le violon) sont d’autres chansons qui s’écoutent très bien encore et encore.

Et parmi les incontournables de l’opus se trouve la finale, When I’m Gone. Tous les ingrédients y sont : quelques variations d’intensité réussies, des mélodies berçantes livrées avec justesse et, bien sûr, des paroles touchantes. Finir The Dark & The Light sur cette note nous donne tout simplement le goût de recommencer à écouter l’album de nouveau, un bon coup pour le musicien.

Et même si l’expérience globale de l’album est très réussie, il faut noter quelques morceaux qui prennent plus de temps à nous accrocher : Burn the Witch bénéficie d’une longue montée au fil de la piste, mais cela fait en sorte que la chanson est déjà presque finie quand elle devient plus accrocheuse. Quant à Chicago, on a droit à une chanson complètement dépouillée, seulement en formule guitare-voix. Ironiquement, même si on a écrit plus haut qu’il excellait dans ce registre, cette chanson est probablement la plus faible de l’album pour sa mélodie qui manque de mordant et le fait qu’en plus de 4min30, on ne sent aucune vraie variation. On ne peut pas réussir à tout coup, après tout.

Sans être un album parfait, The Dark & The Light nous rappelle à quel point Shawn James est un artiste complet, qui maîtrise son art tout en restant dans une relative simplicité. L’album contient une belle variété au niveau des énergies et des arrangements, mais le chanteur parvient sans effort à garder le tout soudé. Une valeur sûre à écouter sans hésiter!

À écouter : Orpheus, Love Will Find a Way I/Love Will Find a Way II, When I’m Gone

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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