
Sorti le 3 mai 2024
Voilà 4 ans déjà que Dua Lipa a lancé son album Future Nostalgia avec ses hits qui continuent de tourner à la radio. Il devenait donc temps de proposer du nouveau matériel, ce qu’elle fait avec Radical Optimism, son 3e album studio. Pour cette sortie, elle délaisse (un peu) le côté nu-disco que les gens avaient grandement apprécié de son dernier album pour aller vers des sonorités Europop et psychédéliques.
Même si Future Nostalgia a été très bien accueilli en général, il ne nous avait pas charmé plus qu’il faut. On ne pouvait qu’être en faveur de son changement de direction, en espérant que ce soit pour le mieux dans Radical Optimism! Par contre, les 3 singles qui ont précédé la sortie de l’album ne nous ont pas particulièrement rassuré… Houdini aurait parfaitement pu se retrouver dans sa précédente sortie avec son énergie et son sujet. La seule différence est perceptible dans la production et les sons utilisés, mais ce n’est pas assez pour nous empêcher de vouloir changer de poste la prochaine fois qu’elle passera à la radio. Training Season est plus réussie, mais principalement parce que la musique est est assez intéressante pour compenser pour la voix qui livre essentiellement la même chose que d’habitude, sans surprise quelconque. Quant à Illusion, on a affaire à une pure toune de club, une chanson entraînante (surtout au refrain), mais sans véritable substance autrement. Bref, ça commence notre expérience sur une drôle de note.
On a quand même donné sa chance à l’album complet – il n’est pas rare que les extraits retenus sont en fait les intrus qui n’ont rien à voir avec le reste de la proposition. L’album ouvre avec End of an Era, au titre laissant interpréter que Dua Lipa va aller ailleurs. Et, musicalement, on va effectivement ailleurs, avec une énergie qui en prend certains par surprise. On n’a pas encore décidé si on aime assez cette direction différente, mais ce changement est bienvenu et montre qu’elle a un registre plus vaste que ce qu’elle nous montre d’habitude.
Après Houdini et Training Season, on a droit à These Walls, énergique, mais aussi étonnamment nuancée en même temps. Elle est suivie d’une Whatcha Doing groovy, mais aussi un peu prévisible à part quelques choix dans l’enrobage musical. Malgré cela, il serait malhonnête de dire que la mélodie du refrain ne reste pas instantanément en tête, pour le meilleur ou pour le dire. Quant à French Exit, elle nous surprend avec des sonorités plus organiques (dont la guitare), mais a oublié de mettre de l’énergie dans la qualité des mélodies, très peu mémorables même si le refrain n’est pas désagréable.
Cela prend Falling Forever pour qu’on ait droit à un peu plus de prouesses vocales de la part de Lipa de même que de vraies émotions dans sa voix. Juste pour ça, ça mérite le détour. Anything for Love, en revanche, propose un début qui est de trop, suivi d’un segment piano-voix très réussi, mais qui laisse vite place à la pop énergique (et générique), tout ça en 2min21!
La fin de l’album nous réserve encore quelques surprises. Maria est une chanson qui devient meilleure après chaque écoute, avec une musique qui n’est pas sans nous rappeler celle de Bob Sinclair (on a tout de suite le sifflement de World, Hold On en tête). Et la 11e et dernière chanson, Happy for You, laisse place à un build-up parfaitement ficelé qu’exploite très bien la chanteuse, en plein contrôle de ses nuances. C’est vraiment une fin d’album canon après plusieurs chansons qui nous ont laissé tiède!
Que retenir de Radical Optimism? Quoi qu’on en dise, ça reste du Dua Lipa pur jus, et il n’est pas étonnant que les inconditionnels de sa musique se battent pour la défendre contre les critiques plus sévères qu’envers Future Nostalgia, même si, dans notre cas, on a un peu préféré le nouvel album. Ce qui accroche (dans le mauvais sens) surtout dans cet album est son côté inégal entre les gros vers d’oreille, les chansons très ordinaires et les excellentes compositions mais qui n’ont pas le même potentiel radiophonique pour différentes raisons. Vous aurez compris que, dans notre cas, on aurait davantage pris de la troisième catégorie, qui se retrouve étrangement concentrée en fin d’album! Si elle décidait de poursuivre dans cette direction, disons simplement qu’on ne lui en tiendrait pas rigueur!
À écouter : Falling Forever, Maria, Happy for You
7,3/10
Par Olivier Dénommée
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