Nowhere Generation – Rise Against

Sorti le 4 juin 2021

L’album Nowhere Generation de Rise Against a vu le jour en 2021, à peu près 4 ans jour pour jour après Wolves, son précédent opus un peu trop prévisible qui nous avait ainsi laissé tiède. Même si on doit dire que le groupe punk ne manque jamais de sujets pour écrire des chansons senties, l’élément de surprise est beaucoup moins présent qu’on aurait voulu dans ces nouvelles chansons.

Pourtant, les critiques à la sortie étaient en général très positives et plusieurs ont souligné la fougue toujours bien vivante de Rise Against. Il est vrai que le groupe fondé en 1999 n’a pas pris une ride et que sa musique s’écoute toujours aussi bien en auto pour l’avoir amplement testé ces derniers jours. Mais est-ce assez alors que le groupe cumule une discographie de plus en plus imposante de chansons qui restent instantanément en tête et qui traversent les années avec grâce?

The Numbers démarre quand même l’album avec conviction, y allant d’une chanson rappelant que les puissants sont là seulement parce qu’on les laisse nous dominer. Difficile d’avoir plus punk comme message! Malgré cela, c’est musicalement un peu inégal avec des parties très efficaces et d’autres un peu moins. C’est bon, mais rien qu’on n’a pas déjà entendu… et, malheureusement, c’est un commentaire qui va se répéter à plusieurs reprises au fil de l’opus de 11 titres.

Car, si on avait à résumer, on dirait que Sudden Urge, Monarch, Sounds Like et Middle of a Dream ont tous en commun de livrer du pur Rise Against dans son intensité, mais sans arriver à offrir quelque chose de mémorable qui ne se fondra pas instantanément dans la masse. Même la finale de l’album, Rules of Play, malgré ses bons passages, peine à nous convaincre, surtout avec son passage final qui qui aurait mérité de puncher davantage pour conclure avec force.

Il reste toutefois les chansons les plus inspirées de l’album, comme la chanson-titre Nowhere Generation, nous offrant des montagnes russes d’intensité et un refrain très solide sur un thème qui rejoindra aisément les plus jeunes générations, même si les musiciens sont dans la quarantaine. Talking to Ourselves nous ramène aussi aux bonnes vieilles années de Rise Against. Notons aussi Broken Dreams, Inc., initialement écrite pour la bande sonore d’une bande dessinée de Batman (!). Sans être parmi nos préférées, il faut reconnaître qu’elle est imagée à souhait et tape le clou là où il faut. Dans un registre un peu plus modéré, Sooner or Later est aussi parmi les plus réussies de l’album, particulièrement durant les refrains, même si on se garde un petit bémol dans la brève partie plus hardcore.

Rise Against est aussi capable de livrer des chansons plus douces et il le fait de belle façon avec Forfeit. Ça n’a pas la force de ses incontournables passés, mais après du punk rock bien chargé, ça ne fait pas de mal de changer de mood un peu. Et ce n’est probablement pas un hasard que la chanson soit en plein centre de l’album.

Certains albums gagnent en qualité à chaque nouvelle écoute, mais on n’a pas l’impression après 2 jours d’écoute intensive que Nowhere Generation en fait partie : dès la première écoute, on savait exactement ce que l’album avait à nous offrir, ce qui a ses avantages et ses défauts. Entendons-nous, quand on aime Rise Against, cet album entre parfaitement dans le registre qu’il a développé au fil des années. Mais si on aime être un peu plus stimulé musicalement avec quelques petite surprises, Nowhere Generation nous laisse un peu sur notre faim. Bref, c’est bon, sans être emballant.

À écouter : Nowhere Generation, Talking to Ourselves, Forfeit

7,3/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.