Somnambulist – Abandoned Pools

Sorti le 9 juillet 2013

«Constant» n’est pas le terme qu’on utiliserait pour décrire la fréquence des sorties du projet Abandoned Pools de Tommy Walter. Si parfois il prend de longues années (jusqu’à 11 ans!) avant de lancer du nouveau matériel, d’autres fois il propose 2 albums à moins d’une année d’intervalle. C’est le deuxième scénario qui s’applique pour l’album Somnambulist, le 4e d’Abandoned Pools, lancé très rapidement après Sublime Currency.

Si on avait beaucoup aimé les 2 premiers albums, Humanistic et Armed to the Teeth parus dans la première moitié des années 2000, le groupe s’est sensiblement adouci avec Sublime Currency. Il allait donc de soi que Somnambulist n’allait pas tout casser à nouveau. On a quand même droit à quelques sonorités plus agressives, notamment dans Focus en ouverture d’album, sans toutefois retrouver le mordant des débuts. En fait, on préfère largement la suivante, Occupy, qui assume pleinement une direction plus nuancée et en douceur autant dans les arrangements que les mélodies de Walter.

La suivante, Compass, est plutôt réussie avec une bonne dose d’énergie. Comme on a écouté l’album The Haunted House, paru en 2024, on se doit de mentionner notre surprise de constater que cette chanson y a été reprise, avec une version légèrement mieux produite, mais essentiellement assez fidèle à la version de 2013. À ce jour, on ne comprend pas encore pourquoi Abandoned Pools a décidé de reprendre cette piste en particulier ni pourquoi il n’a pas voulu lui donner une énergie différente.

On s’adoucit à nouveau dans les pistes suivantes, Breaking Horses et If Only (malgré un début plus chargé dans ce dernier cas), offrant toutes deux des passages intéressants, quoique pas toujours mémorables. Pep Talk nous surprend ensuite avec un début aux tendances folk nous laissant tiède, mais se développant en quelque chose de plus accrocheur dans la deuxième moitié de la chanson. Dommage, les arrangements auraient pu être plus forts dès le début, d’autant plus que la chanson n’est pas très longue! Elle est suivie de l’énergique Arms Race, appuyant sur à peu près tous les bons boutons.

Si on se fie à sa page Wikipédia, le seul extrait de l’album est Red Flag. C’est un peu surprenant dans la mesure où c’est loin d’être la chanson la plus efficace de l’album, quoique le refrain avait un certain potentiel radiophonique. La chanson n’est pas désagréable, mais elle ne se démarque pas plus que ça. La suivante, Walking Disaster, s’amuse avec certaines énergies, pour la plupart réussies, mais rien qu’on n’a pas déjà entendu avant. Et le dernier mot de Somnambulist revient à I See the Math, offrant certaines des paroles les plus mémorables de tout l’album avec en prime un refrain inspiré. Bon choix comme finale!

Une fois que le coup a été encaissé, il devient un peu plus facile d’apprécier la musique moins «grafignante» d’Abandoned Pools. Tommy Walter demeure un solide auteur-compositeur et il sait mettre à profit son sens de la nuance avec cet album qui, sans être le meilleur de la discographie d’Abandoned Pools, se défend somme toute très bien et ne contient rien qui nous donne envie de passer à la prochaine piste au plus vite.

À écouter : Occupy, Arms Race, I See the Math

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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