
Sorti le 8 mars 2024
L’année 2024 a été tellement chargée en albums des plus grandes chanteuses pop de notre ère qu’on a réussi à en oublier certaines, comme Eternal Sunshine d’Ariana Grande, paru en mars. On avoue avoir assez peu suivi sa carrière ces dernières années parce qu’on trouvait qu’elle faisait des choix artistiques moins intéressants. Les excellentes critiques de ce 7e album nous ont toutefois convaincu de lui donner une autre chance.
Intro (End of the World) ouvre tout doucement l’opus, nous donnant un petit aperçu de cette sortie entre pop et RnB. Il est aussi bon de noter tout de suite qu’Eternal Sunshine est un album concept sur les relations de la chanteuse, un thème bien sûr loin d’être inédit en pop, mais qui peut lui sourire lorsque c’est bien amené. On comprend d’ailleurs assez vite les sujets de chansons comme Bye ou encore Don’t Wanna Break Up Again, 2 solides chansons plutôt mid-tempo aux mélodies accrocheuses.
Après une Saturn Returns Interlude qu’on passe rapidement, on arrive à la chanson-titre Eternal Sunshine, offrant un hybride intéressant entre un côté vulnérable dans sa voix et une musique plus énergique. Supernatural est à peu près aussi réussie, avec des influences synthpop lui donnant un enrobage différent de ce qu’on a entendu jusqu’à présent sur l’album. La magie est toutefois un peu moins présente dans True Story, malgré quelques bons éléments dans les arrangements. Notez que jusqu’ici, aucune des chansons ne fait partie des singles de l’album.
C’est The Boy Is Mine qui est notre premier contact avec un extrait de cet album et, comme c’est trop souvent le cas, c’est une des chansons les plus quelconques de tout l’album, malgré un refrain qui se veut mémorable. On ne comprendra jamais pourquoi les pop stars continuent de mettre de l’avant leurs chansons moins intéressantes, mais bon! Commentaire similaire pour Yes, And?, offrant des sonorités dansantes et rétro à souhait (la toune aurait été parfaitement à sa place il y a 25-30 ans), mais qui ne mettent pas bien en valeur le talent d’Ariana Grande. Le dernier single à passer est We Can’t Be Friends (Wait for Your Love), et c’est le seul qui vaut franchement le détour avec quelques prouesses vocales, un refrain plutôt solide et des arrangements contagieux. C’est tout ce qu’on peut demander d’une bonne toune d’Ariana Grande.
S’ensuit I Wish I Hated You, plutôt douce, voire un peu trop; elle ne commence à lever que vers la fin sans jamais nous livrer un vrai build-up qui aurait rendu la chanson mémorable. Avouons quand même qu’un peu de douceur ne fait pas de mal de temps en temps dans un album parfois flamboyant comme celui-ci. Imperfect for You nous laisse des sentiments mitigés avec quelques bonnes lignes, mais des modulations qui semblent forcées et qui sautent assez vite aux oreilles. Le dernier mot de ce disque de 35 minutes revient à Ordinary Things, avec un featuring de Nonna. Vocalement, il y a des choses intéressantes, mais ça ne suffit pas pour que l’on trouve que l’album se conclut en force; le début de l’opus contenait des morceaux infiniment plus solides qui auraient pu remplir le mandat.
L’album Eternal Sunshine a une forme assez particulière : la plupart de ses meilleures chansons sont au début, mais les extraits, donc celles sur lesquelles la chanteuse mise pour attirer des auditeurs, se retrouvent en 2e moitié, entourés de chansons plus ou moins fortes. Sur 13 pistes, on doit lui donner que près de la moitié des chansons valent le détour et méritent les louanges reçues, mais a-t-on affaire ici à un des meilleurs albums de 2024? On a de gros doutes! Surtout qu’on garde le souvenir d’une Ariana Grande qui sait davantage pousser la note que ce qu’elle a livré ici.
À écouter : Don’t Wanna Break Up Again, Supernatural, We Can’t Be Friends (Wait for Your Love)
7,8/10
Par Olivier Dénommée
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