
Par Olivier Dénommée
Après 2 journées relativement chargées à la 30e édition du Festival international du blues de Tremblant, on a opté vendredi pour une journée plus tranquille, nous permettant à la place de nous concentrer sur l’ambiance et le public du festival. Cela ne nous a toutefois pas empêché d’assister au spectacle d’Angel Forrest!
On ne connaît pas l’achalandage de cet événement année après année, mais avec 30 ans d’histoire, on devine qu’on parle de plusieurs milliers de visiteurs, dont plusieurs réguliers qui ne manqueraient une édition sous aucun prétexte. Beaucoup d’amateurs de blues sont évidemment d’un certain âge, mais il serait terriblement réducteur de penser que c’est une musique de vieux! Beaucoup de plus jeunes artistes prennent leur place et gardent le genre bien vivant – et ça se traduit aussi par un public qui se rajeunit. Sur place, on a vu de toutes les tranches d’âges, allant même jusqu’aux bébés presque naissants (et heureusement équipés de coquilles pour les protéger du bruit) et un nombre assez impressionnant d’adolescents, généralement venus en groupes d’amis ou encore avec leur famille.
La diversité se ressentait aussi dans les origines. L’anglais a toujours été la langue dominante du blues, et ça se sentait autant dans la programmation que dans le public. On a presque vu autant de plaques d’immatriculation de l’Ontario que du Québec et même quelques-unes des États-Unis, ce qui n’est pas anodin dans le climat politique actuel. À peu près toutes les origines étaient représentés à un certain degré dans l’assistance du festival et c’était beau à voir – le blues semble avoir cet effet de regrouper facilement, peu importe d’où on vient culturellement. Et comme dans tout bon festival, il y a une part des visiteurs qui ont davantage l’air d’être là pour boire un coup que pour apprécier les spectacles; cela fait partie de la diversité du public.
Visiter un festival gratuit comme celui-ci n’est pas de tout repos, mais on ne se plaint pas d’avoir vécu l’expérience ces derniers jours. Après une demi-journée de repos, on a tout de même assisté à quelques performances…
19h30 : Angel Forrest
Notre programme de la journée était initialement plus chargé avant qu’on décide de prendre ça plus relax, mais on ne souhaitait pas manquer le spectacle de la chanteuse Angel Forrest, qui a toujours été reconnue pour sa légendaire présence sur scène. Hier n’a pas été différent. Amoureuse assumée des guitares (et des guitaristes), elle était entourée de 3 musiciens maniant cet instrument, dont son conjoint Denis Coulombe. Cet été, Angel Forrest est en tournée pour souligner les 20 ans de son album Here for You, et a fait un beau survol de sa meilleure musique depuis ses débuts à la fin des années 80.

On ne se souvient plus de la dernière fois qu’on l’a vue sur scène, mais Forrest a toujours su laisser une forte impression avec ses performances senties et profondément authentiques. Une des premières phrases prononcées par la chanteuses entre 2 chansons ont été «Quelle belle foule!», résumant bien sa surprise de voir qu’après autant d’années les gens se déplaçaient encore pour la voir sur scène. Elle a tout donné avec une heure bien compacte de blues, allant du «blues cochon» aux chansons d’amour en passant par les chansons lui permettant de démontrer son registre vocal, entourée de ses plus proches collaborateurs.
On a parlé de son authenticité, et ça s’est aussi confirmé sur scène vendredi, lorsqu’elle a voulu enregistrer avec son téléphone un message du public à un fan qui ne pouvait pas être au spectacle. Elle a toutefois dû recommencer parce qu’elle ne filmait pas du bon côté! Angel Forrest est infiniment plus talentueuse avec le blues qu’avec la technologie, et c’est bien parfait ainsi! La chanson qui a suivi était un (voire le) classique de Janis Joplin, Me and Bobby McGee, qui lui a permis de chanter dans la foule et de se rendre jusqu’à la tente des techniciens de sons avant de revenir sur scène. Un moment très apprécié par tout le monde qui a pu la voir de près! Elle est même brièvement passée à côté de nous, mais c’était trop rapide pour prendre une photo, malheureusement. De toute façon, c’est le genre de chose qu’il faut vivre pour pouvoir l’apprécier!
21h : Sue Foley
Ne désirant pas nous coucher aussi tard que les autres soirs, on ne prévoyait pas s’éterniser au spectacle de la Canadienne Sue Foley, mais on voulait tout de même entendre ce qu’elle avait à offrir comme blues. En fait, on avait brièvement fait sa connaissance en arrivant par hasard sur le site du festival pendant ses tests de sons un peu plus tôt en après-midi, mais la magie a fait son œuvre au coucher du soleil. C’est gênant d’admettre qu’on n’avait jamais entendu parler d’elle avant ce festival, alors que son premier album remonte à 1992, mais mieux vaut tard que jamais… 25 minutes de spectacle de Foley, entourée de 3 musiciens, nous auront convaincu qu’elle se défend aussi bien avec une guitare qu’avec un micro et on va assurément se souvenir de ce nom dans le futur.

Le Festival international du blues de Tremblant se poursuit jusqu’à dimanche, mais il se terminera pour nous ce soir, avec le gros spectacle d’une douzaine d’artistes participant au festival. Après avoir pris ça plus «mollo» hier, on se sent prêt pour donner un grand coup avec un condensé de blues. À suivre!
Pour relire le compte rendu du jour 2 du festival, c’est ici.
(Toutes les photos : Olivier Dénommée)
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