Circling from Above – Styx

Sorti le 18 juillet 2025

On a beau chercher, mais on ne trouve pas de façon originale de présenter le groupe Styx, qui est dans le paysage musicale depuis 1972. Bref, c’est un groupe mythique qui a été le plus prolifique dans les années 70, mais qui n’a jamais vraiment cessé de créer, si bien qu’il vient de lancer son 18e album, Circling from Above. Notons tout de même qu’un nouveau membre s’est greffé à Styx depuis la précédente sortie, Terry Gowan, frère de Lawrence Gowan. Le groupe est donc un peu plus canadien qu’il ne l’était déjà!

Comment peut sonner du nouveau Styx en 2025? Avec Circling from Above, le groupe tourne essentiellement autour du du rock progressif et du hard rock. En phase avec l’époque, le groupe traite de sujets comme la technologie et la nature, et a même fait appel à l’intelligence artificielle pour un vidéoclip. Il est précisé que les 7 membres de Styx ont travaillé sur les compositions de l’album. Il est aussi pertinent de préciser que pour un album de prog rock de 13 pistes, on y a été mollo sur les chansons qui ne finissent plus, donnant un opus d’à peine plus de 40 minutes.

La chanson-titre Circling from Above nous accueille avec des synthés menant à des mélodies émotives chantées en chœur. C’est coupé trop court à notre goût, mais on comprend vite qu’il ne s’agit que d’une introduction à Build and Destroy, l’extrait principal de l’album. Celle-ci propose un certain équilibre entre les passages plus corsés et ceux empreints d’une certaine douceur, ce qui est loin d’être inintéressant. Ce n’est pas du «classique» Styx, on s’entend, mais on reconnaît l’identité du groupe qui sait encore être pertinent aujourd’hui, ce qui n’est évidemment pas rien après plus de 50 ans d’histoire.

Michigan propose un rock très solide, mais King of Love joue aux montagnes russes avec des énergies très différentes pour une chanson qui ne dure pourtant que 3min30, ce qui nous convainc un peu moins dans ce cas-ci. It’s Clear contient son lot de bonnes idées, mais touche un peu moins sa cible à partir de la 2e moitié de la piste. Le début de Forgive, centrée sur la formule guitare-voix, n’est pas sans nous rappeler Wish You Were Here de Pink Floyd, mais cette impression prendra fin vers le milieu de la piste, quand le reste du groupe entre en scène, tout en gardant son émotion essentiellement intacte.

Les premières secondes de Everybody Raise a Glass seront très familières pour plusieurs, puisqu’il s’agit de la chanson traditionnelle The Parting Glass, mais le reste de la chanson pourra aussi vous dire quelque chose alors que la musique fait énormément penser à du Queen! On peut tracer certains parallèles musicaux avec Killer Queen par exemple. Ça fera sourire, mais la chanson ne restera toutefois pas dans nos mémoires outre mesure. Elle est suivie d’une Blue Eyed Raven rapide, mais aux arrangements moins rock… jusqu’à la dernière minute qui change soudainement totalement d’énergie! On a toutefois quelques réserves quant à la pertinence de ce dernier segment.

She Knows va droit au but et nous livre une chanson plutôt inspirée qui fait vite taper du pied, même si elle brise un peu le momentum en bifurquant brièvement en valse dans la 2e moitié de la chanson. Quant à Ease Your Mind, elle fait office d’introduction à The Things That You Said, morceau un peu moins chargé musicalement, ce qui laisse place à quelques envolées vocales très intéressantes. Cela n’empêche bien sûr d’aussi offrir un solo de clavier assez réussi. Le build-up en intensité est aussi mieux amené que plus tôt dans l’album, ce qui est toujours un bon point.

On approche de la fin avec We Lost the Wheel Again, morceau sympathique, surtout sans les refrains et dans le segment dirigé par le piano, mais elle peine à vraiment nous rester en tête. La conclusion revient enfin à Only You Can Decide, revenant à un morceau émotif et plus épuré nous rappelant au début une autre chanson de Pink Floyd, cette fois Comfortably Numb. Il existe bien sûr des comparaisons plus désagréables! Cette chanson ne cache pas de surprise et se conclut effectivement avec une douce émotion.

Critiquer le 18e album d’un groupe comme Styx n’est pas une mince tâche. D’un côté, il est évident qu’on n’a pas affaire au groupe à son sommet avec ses vers d’oreille qui ont survécu à l’épreuve du temps. De l’autre, le groupe est ailleurs et a un peu changé d’identité au fil des décennies (et des changements de membres, même s’il reste encore un membre fondateur), ce qui rend injuste de comparer un album en 2025 et ceux dans les années 70. On opte donc pour le voir dans le contexte d’un album de rock progressif lancé en 2025, et on retient un album qui est à la fois bien de son temps, tout en gardant des clins d’œil réussis aux années 70. On n’a pas affaire ici à l’album de l’année, mais les nostalgiques devraient avoir quelque chose d’assez bon à se mettre sous la dent! On fait aussi la prédiction que les chansons vont frapper encore plus fort en spectacle.

À écouter : Build and Destroy, Michigan, Forgive

7,6/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.