
Sorti le 15 août 2025
Cela faisait un petit moment qu’on attendait le 10e album de Rise Against, lui qui avait lancé son dernier long jeu, Nowhere Generation, il y a plus de 4 ans déjà. Même si les chansons des dernières années n’ont jamais tout à fait réussi à nous rejoindre que ce qu’on considère aujourd’hui comme l’âge d’or du groupe (quelque part entre 2004 et 2011) c’est toujours un plaisir d’écouter où en est le groupe punk de Chicago.
Thématiquement, on reconnaît bien Rise Against : le titre de l’album fait référence au fait que tout est interrelié dans la société moderne et que chaque action qu’on fait aura des répercussions sur quelqu’un d’autre. C’est particulièrement évident lorsqu’on regarde ce qui se passe politiquement un peu partout… Mais musicalement, le groupe a toutefois cherché à aller ailleurs : il perd un peu de son mordant punk, même si on reconnaît bien sûr le style vocal de Tim McIlrath.
L’album ouvre sur l’extrait Nod. Que dire sur cette chanson? Elle n’est pas mauvaise – les ingrédients sont en théorie presque tous là –, mais elle n’a pas l’étincelle qui la rendrait mémorable. C’est un peu le problème qui nous attend avec une grande partie de l’album Ricochet : des chansons qui s’écoutent bien, sans être transcendantes, ce qui amène immanquablement des comparaisons avec les incontournables de Rise Against. Commentaire similaire pour la suivante, I Want It All, qui tente pourtant un rock assez mordant.
Avec la chanson-titre Ricochet, on tente d’aller ailleurs avec quelque chose de plus mid-tempo et de senti. Et on doit dire que ça ne nous déplaît pas! Sauf quelques exceptions, Rise Against n’est pas reconnu pour ses chansons plus lentes, mais ici il parvient à en offrir une qui n’est pas une ballade. En fait, la plupart des chansons qui vont sortir du lot dans ces albums empruntent cette voie. Pensons à Sink Like a Stone, ou encore State of Emergency. Gold Long Gone va jusqu’à offrir une chanson acoustique émotive, une chose que l’on apprécie toujours énormément, même quand on est vraisemblablement la minorité à penser ainsi!
Notons aussi quelques chansons qui nous ramènent aux bonnes vieilles années de Rise Against. Damage Is Done a cet effet instantané de créer un élan de nostalgie dès qu’on l’entend, et on sent quelque chose d’un peu similaire du côté d’Us Against the World, mais avec un résultat un peu plus mitigé. Soldier touche toutefois aux bons boutons avec un bon dosage entre les passages plus actifs et ceux plus doux.
La lourde Black Crown sort un peu du lot pour sa collaboration avec Andy Hull (du Manchester Orchestra), donnant quelques variations vocales, bien que cela ne soit à notre avis pas suffisant pour la rendre assez mémorable. Quant à Forty Days, elle nous propose un build-up intéressant, mais qui devient un peu trop agressif à notre goût à partir de 2min17. L’album se conclut sur le single Prizefighter, probablement le plus efficace du lot, mais quand même pas au niveau des chansons méconnues qui brilleront peut-être davantage lorsque l’album aura gagné un peu en âge.
Même si on trouve que cet album de presque 42 minutes n’est pas exceptionnel, notre côté nostalgique est toujours heureux d’entendre de la nouvelle musique de Rise Against. On continue de sentir la fougue du groupe dans sa musique, et c’est assez pour nous convaincre de continuer à le suivre. Même si on sait que les meilleures années du groupe sont derrière lui, cela n’empêchera pas quelques pépites de sortir du lot et de peut-être se tailler un place dans le répertoire régulier dans le futur. À suivre!
À écouter : Ricochet, Damage Is Done, Gold Long Gone
7,5/10
Par Olivier Dénommée
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