
Sorti le 3 octobre 2025
Comme on avait bien entamé une série de critiques de la discographie du groupe américain AFI, on pensait être prêt à aborder le tout nouveau, le 12e album intitulé Silver Bleeds the Black Sun…. C’était sans savoir que le groupe y prenait une tangente post-punk et gothic rock, rappelant que AFI n’a jamais hésité à changer de registre lorsqu’il avait envie de passer à autre chose.
Dès les premiers instants de The Bird of Prey, on sent toute la lourdeur qu’apporte le groupe. La voix de Davey Havok prend un ton presque solennel, ce qui est intéressant, même si la chanson ne reste pas nécessairement en tête. C’est par ailleurs plus efficace durant Behind the Clock, premier extrait de l’album, avec quelques lignes aisément mémorables appuyées par une musique plutôt solide (quoiqu’un tantinet répétitive). La suivante, Holy Visions, délaisse quelque peu la lourdeur pour quelque chose de plus groovy, et ça sourit au groupe ici puisqu’on peut apprécier les nuances et l’apport de chaque instrument.
On poursuit avec Blasphemy & Excess, qui nous marque par son refrain plutôt familier mais réussi, puis Spear of Truth, revenant avec une énergie proche de celle de The Bird of Prey, qui n’était déjà pas la plus accrocheuse du lot. La montée à la fin ne suffit pas pour nous faire changer d’avis! Elle est suivie d’une Ash Speck in a Green Eye plutôt énergique, donnant un autre souffle à la piste. Mention aussi au riff très réussi de VOIDWARD, I BEND BACK, et au groove accrocheur de Marguerite.
On ralentit le temps d’A World Unmade, permettant d’apprécier les nuances que la piste a à offrir avant de revenir avec Nooneunderground, beaucoup plus chargée et criarde. C’est flamboyant comme finale d’album et ça nous ramène aux années plus punk d’AFI, mais ce n’est à notre sens pas nécessairement le meilleur choix pour conclure la proposition de 34 minutes.
On n’avait aucune idée à quoi nous attendre en démarrant l’écoute de Silver Bleeds the Black Sun…, et on ne sait toujours pas tout à fait comment on se sent à la fin de cette écoute intensive. Le plus difficile est de ne pas se souvenir de tout ce que le groupe a fait comme musique avant, y compris dans des registres radicalement différents, mais malgré cela, on reconnaît quelques très bons moments dans cet album, qui prendra probablement quelques auditeurs par surprise malgré tout, surtout ceux qui ne sont pas restés à jour dans la discographie du groupe! On ne dirait pas qu’il s’agit d’une des meilleures sorties d’AFI, mais on sent que le groupe a tout de même du potentiel pour travailler cette nouvelle avenue musicale et peaufiner sa proposition pour faire encore mieux à l’avenir.
Il est possible de trouver l’album sur Bandcamp.
À écouter : Holy Visions, Ash Speck in a Green Eye, VOIDWARD, I BEND BACK
7,4/10
Par Olivier Dénommée
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