Sorti le 12 mai 2010

Le pianiste de jazz Keith Jarrett a invité le contrebassiste Charlie Haden dans son studio chez lui et se sont mis à jouer des pièces ensemble, comme ça, sans but précis en tête. Cela a finalement donné Jasmine, un album où on n’entend que le duo, qui n’avait pas joué ensemble depuis 30 ans. On a droit ici à des pièces douces et simples mais solidement bien interprétées par ces deux grands musiciens de jazz.

L’album ne contient que 8 pistes, mais certaines sont assez chargées, durant jusqu’à 12 minutes. Aucune compo pour l’occasion : seulement des interprétations bien senties, faites de façon assez minimaliste. Cela crée une ambiance très chic, comme ce qu’on peut entendre dans un restaurant bien coté.

L’ordre des pièces de l’album a été soigneusement choisi par Keith Jarrett, qui a décidé de débuter avec For All We Know. Ambiance, léger mélodiquement, cela donne déjà très bien le ton de l’album Jasmine. Déjà, on peut à l’occasion entendre le pianiste fredonner sa mélodie. C’est très intime comme énergie. Cette ambiance ne se dément pas au fil de l’album, et même si certaines pistes sont plus émotives ou lyriques que d’autres, elles baignent à peu près toutes dans cette douceur digne d’un cocktail.

Notez bien que quelques pièces sont plus «énergiques», comme No Moon at All, mais avec seulement un piano et une contrebasse, ça ne lèvera évidemment jamais comme un big band. Dans le registre plus émotif, mention spéciale à Goodbye, avec une belle montée d’intensité vers le milieu de la pièce.

En lisant dans le livret, on apprend que les deux musiciens ont joué ensemble beaucoup plus de pièces, mais qu’un dur travail de tri a été réalisé par Jarrett, afin de limiter l’album à 62 minutes. Le résultat est plutôt homogène et les surprises, peu nombreuses. Mais c’est un album idéal dans certains contextes, il faut bien donner ça au duo.

À écouter : Where Can I Go Without You, No Moon at All, Goodbye

8,2/10

Par Olivier Dénommée