Violin Concertos – J.S. Bach

Bach Violin concertosInterprété par Gidon Kremer et l’Academy of St Martin In the Fields (Collection Virtuoso)

Sorti le 24 juillet 2012

Jean-Sebastien Bach représente une des figures les plus marquantes de la musique classique et tout particulièrement de l’époque baroque. Il a composé plusieurs chefs-d’œuvre dont on se souvient encore aujourd’hui, dont de nombreux concertos, très prisés par les interprètes classiques. Ici un album dédié à quelques-uns de ses plus beaux concertos, principalement au violon, interprété par l’Academy of St Martin In the Fields et le violoniste Gidon Kremer.

Dans la plus pure tradition classique, tous les concertos présentés ont trois mouvements, apparaissant chacun sur une piste différente. Dans le mouvement Allegro moderato du Violin Concerto in A minor, ça commence immédiatement avec tout ce qu’il y a de plus baroque. Parmi les nombreuses versions enregistrées, celle-ci semble d’ailleurs une des plus rapides et énergiques. Le violon de Kremer, omniprésent, ne laisse pas de doute sur qui est la vedette. Ce concerto reste cependant dans l’imaginaire pour la douceur particulièrement poignante de son Andante. On n’en est pas exactement au niveau du fameux Air, de Bach également, mais c’est dans la même vague.

Quant à lui, le Violin Concerto in E major se veut plus «solennel» dans son mouvement Allegro, avec un Adagio d’une rare lourdeur dont on a peut-être moins l’habitude à l’ère baroque. Cela ne fait que contraster encore plus avec le mouvement Allegro assai, dansant et léger.

Vient ensuite le Double Violin Concerto in D minor, reconnu avec raison comme étant une œuvre majeure de Bach. Dès premier mouvement (Vivace), on frappe très fort avec deux mélodies de violon qui semblent jouer au chat et à la souris. C’est d’autant plus savoureux au Largo ma non tanto, où cette double mélodie est exploitée dans le registre de la douceur cette fois.

En bonus à ces concertos où le violon est à l’honneur, ce disque ajoute le Oboe Concerto in D major, avec comme soliste Heinz Holliger. Moins éclatant que ceux pour violon, ce concerto offre quand même quelques frissons au mouvement central, le Sicilliano, et une bonne énergie au mouvement Allegro final. Sans nous en rendre compte, nous avons écouté une bonne heure de musique baroque et ça ne nous a même pas fait mal.

Concernant l’enregistrement, la quasi-totalité est enregistrée en 1984, sauf le dernier concerto, en 1998. La qualité n’en est pas moins honnête et le choix des concertos, très justifié. Virtuoso n’a pas été dans la simplicité en mettant les «greatest hits» de Bach (même si ces œuvre ont clairement traversé le temps pour une bonne raison), mais bien en offrant des morceaux contrastés. Les mouvements plus mémorables seront, presque à coup sûr, les mouvements centraux de chaque concerto, qui sortent du moule très mathématique de la musique baroque pour offrir des émotions plus profondes à l’auditeur. Dans ces versions, on y entend très clairement le clavecin, ce qui est un petit plus face aux mauvais enregistrements où cet instrument peut très facilement passer inaperçu. L’interprétation se veut, évidemment, assez convenue; peu de surprises ici, mais à quoi s’attend-on pour du Bach? Un enregistrement intéressant (sans être incontournable) pour tout bon amateur de baroque qui surveille son budget.

À écouter : Violin Concerto in A minor : Andante, Double Violin Concerto in D minor : Vivace, Double Violin Concerto in D minor : Largo ma non tanto

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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