Dedication – Justin Kauflin

JUSTIN_KAUFLIN_coverSorti le 13 janvier 2015

Largement inspiré par la technique des Bill Evans et Dave Brubeck de ce monde, le pianiste Justin Kauflin lance un second album, produit par le grand Quincy Jones (qui avait pris sous son aile la Montréalaise Nikki Yanofsky un an plus tôt). Jouant en formation trio (piano, basse, batterie) et quatuor (ajoutant la guitare), le jeune compositeur remet au goût du jour une esthétique qui n’est pas sans rappeler les belles années du E.S.T..

L’album Dedication débute avec Elusive. Dès les premières notes, on a une bonne idée de l’ambiance à laquelle on peut s’attendre, avec un piano ambiant et mélodique. Le style vire à quelque chose de plus rapide juste après, laissant la mélodie au guitariste Matt Stevens. Les solos, par la suite, occuperont une bonne partie des 6 minutes de la pièce. Très technique, on ne tombe tout de même pas dans un registre désagréable. Vraiment une très bonne entrée en matière ici.

Cela nous amène à la groove légèrement plus lente, mais aussi agitée de B Dub, avec des portions où le pianiste et le guitariste jouent deux mélodies distinctes. Puis, dans For Clark (hommage au mentor de Justin Kauflin, le trompettiste Clark Terry), on s’assume dans la ballade jazz avec une belle montée en intensité. Cela nous amène à The Professor, qui frappe par sa groove légère et sautillante. On ne fait que s’adoucir pour le solo de basse de Christopher Smith.

La pièce Tempest semble empreinte d’une subtile nervosité, tout en restant dans la mélodie facile d’écoute. De retour dans un registre très doux, No Matter vous bercera les oreilles.

Up and Up sort du lot de par son drum très présent et la mélodie plus que sautillante aux accents latins. Lasting Impression offre elle aussi une belle groove et une mélodie intéressante. Puis on s’adoucit avec une pièce au piano solo, Mother’s Song, qui vaut le détour et qui montre l’étendue du talent mélodique du pianiste. Pour conclure en beauté, Thank You Lord demeure dans le registre de la douceur, avec la participation de Etan Haziza à la guitare aux cordes de nylon.

Pas de doute à avoir, le pianiste et compositeur Justin Kauflin ne manque pas de talent. Misant avant tout (et avec succès) sur les mélodies, son album Dedication se veut un hommage à ceux qui ont fait en sorte qu’il soit au point où il est rendu aujourd’hui, en offrant des pièces d’un registre fort agréable. Bien qu’il n’y ait pas de mélodie assez accrocheuse pour la fredonner dans la rue, l’album se laisse écouter du début à la fin sans problème. Tout amateur de jazz léger instrumental devrait au moins y prêter une oreille.

À écouter : Elusive, Mother’s Song, Thank You Lord

8/10

Par Olivier Dénommée


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