Blood Sacrifice Shaman – Tengger Cavalry

Tengger Cavalry Blood Sacrifice ShamanSorti le 18 mai 2015

Du folk-métal mongol, ça vous dit quoi? Imaginez le mélange entre la brutalité du métal et le côté folklorique, autant dans les mélodies que les instruments utilisés, caractéristique de cette riche culture asiatique. Cela donne un résultat fort inspiré, si on se fie à la quatrième sortie studio du groupe basé à Beijing, Blood Sacrifice Shaman.

Une première écoute de l’album laisse déjà entrevoir des influences multiples, dont plusieurs semblent venir d’Europe. Ce côté «familier» n’est pas mal du tout, offrant un peu le meilleur de l’Occident et de l’Orient.

Соёмбо (Hymn of The Mongolian Totem) débute avec force cet opus. Avec seulement 1 minute 47, on comprend qu’il s’agit d’une introduction. Mais quelle intro! Riff simple mais solide, et arrivée d’instruments traditionnels dans la seconde moitié pour confirmer à qui on a affaire. Cet aperçu devrait être l’indicateur suffisant pour savoir si vous allez apprécier l’album ou non. Mais on n’a pas le temps de véritablement se poser la question que la chanson Tengger Cavalry arrive déjà. Le rythme rapide nous donne l’impression d’entendre une horde de chevaux se ruer dans nos oreilles. Ajoutons à cela des voix qui rappellent le côté shamanique de certains groupes de folk métal européen, et du violoncelle, qui n’est pas sans rappeler les mélodies d’Apocalyptica. Cette vibe se poursuit, avec plus de nuance, sur Horseman, qui intègre aussi des portions plus douces, où le traditionnel occupe l’espace.

Après l’interlude ambiante Rootless, on a droit à The Wolf Ritual, avec une ligne de percussions qui nous rappelle, bien malgré nous, le début de DK Island Swing. Mais cette comparaison s’arrête dès l’arrivée des autres instruments. Encore une fois, certaines portions rappellent fortement le style d’Apocalyptica, alors que d’autres semblent plutôt jouer dans les gammes pentatoniques, associées aux sonorités asiatiques.

On passe à un tout autre registre avec The Native : une douce musique, digne d’un disque de relaxation, qui fait évidemment tache au milieu d’un album comme celui-ci, mais qui ne se prend pas mal non plus. Il précède la pièce-titre Blood Sacrifice Shaman, avec des riffs lents et lourds et des chants chamaniques en arrière-plan. À partir du milieu de la chanson, tout explose, et on se souvient que le groupe fait aussi un peu dans le black métal, chose qui n’a pas été vraiment exploitée dans cet album.

La pièce Hero a un quelque chose de familier dans la mélodie. En fait, elle semble se rapprocher, à divers degrés, de la ligne vocale de Ozzy Osbourne dans sa chanson I Don’t Wanna Stop. Autrement, la compo est très réussie, presque envoûtante malgré la section rythmique assez agressive. Cela nous amène à la conclusion officielle de l’album, Spirits. Cette pièce de deux minutes porte bien son nom, mais ne permet pas de finir en force.

Deux chansons bonus sont tout de même incluses ici, des version démo de deux des titres de cet opus, enregistrées en 2009. Celles-ci sont évidemment moins peaufinées, mais aussi beaucoup plus agressives, surtout dans le cas de Tengger Cavalry (2009).

En somme, l’album offre un équilibre très réussi entre la musique de l’Est et de l’Ouest, la rendant aisément appréciable pour un large public. J’ai aussi apprécié l’éclectisme de l’opus, assez présent pour vraiment apprécier la variété qu’offre Tengger Cavalry, mais pas trop au point de sentir que ce soit décousu. On note quand même que le début d’album est plus fort que la fin, montrant un petit déséquilibre. Cela peut se régler facilement en l’écoutant de façon aléatoire.

L’album est disponible sur la page Bandcamp du groupe.

À écouter : Tengger Cavalry, Horseman, The Wolf Ritual

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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