That’s the Spirit – Bring Me the Horizon

Bring-Me-the-Horizon-Thats-the-SpiritSorti le 11 septembre 2015

Bring Me the Horizon fait sans contredit partie des groupes metalcore les plus influents des années 2000. Bien que, comme vous pouvez vous en douter à présent, je ne sois pas fan du genre, je dois tout de même avouer être curieux du changement de style que le groupe a opéré sur ce cinquième opus. D’ailleurs, il s’agit du premier album avec un claviériste officiel au sein du groupe, Jordan Fish, et ça fait toute la différence tout au long de l’opus.

Le tout commence avec Doomed, une chanson qui sert d’intro au nouveau style du groupe. Un atmosphère assez glauque, un rythme lent et, surtout, presque uniquement de la voix claire de la part d’Oli Sykes.

Happy Song, le premier single promotionnel du groupe, confirme que BMTH ne fera pas dans la demi-mesure au niveau du changement de style sur cet opus. On a droit à un hymne groovy et plaisant à la rébellion par la joie. Probablement la pièce qui se rapproche le plus du vieux son du groupe.

Throne, un autre single, pousse plus loin dans la direction électronique/alternatif du groupe. Comme pour Happy Song, on a un refrain accrocheur qui reste dans la tête. On sent Oli Sykes très à l’aise dans un type de chant qu’il n’a de toute évidence pas souvent pratiqué avec BMTH.

True Friends a une section rythmique accrocheuse, mais la voix m’a tapé sur les nerfs, car sur cette pièce elle m’a rappelé les chants chaotiques des groupes emos et post-hardcore qui compensent leur manque de répertoire vocal avec des demi-screams mal placés. Les claviers sont cependant excellents.

Follow You fait partie de la catégorie des pièces un peu étranges, qui semblent sortir de nulle part. Elle m’a étrangement rappelé le matériel plus électronique de Simple Plan et, sincèrement, je ne sais pas comment me positionner par rapport à la chanson.

What You Need continue sur le rock catchy qui caractérise That’s the Spirit. J’ai surtout apprécié le jeu de batterie qui se démarque des guitares, qui se trouvent selon moi un peu trop en arrière-plan sur cette pièce.

Avalanche mise beaucoup sur les claviers et les mélodies de la guitare principale. Puissante et entraînante, elle fait partie de mes préférées de l’opus.

Run, par contre, m’a laissé un sentiment mitigé. D’un côté, j’aime le concept musical ainsi que le refrain, mais d’un autre côté je trouve le reste de la chanson plutôt vide et trop semblable à d’autres pièces déjà entendues plus tôt.

La première fois que j’ai entendu Drown, j’ai eu les oreilles qui ont saigné (figurativement parlant). Les mélodies vocales d’Oli Sykes étaient juste affreuses et j’ai pas pu l’endurer jusqu’au bout. Cette version est à peine mieux. Au moins, Sykes a appris à chanter entretemps.

Blasphemy fut beaucoup plus appréciable, même si j’ai eu un sentiment de déjà entendu en l’écoutant.

Oh No est sans contredit la pièce la plus expérimentale du groupe. Elle pave la voie à de nouvelle directions musicales de la part du groupe anglais avec son petit rythme épuré, un son pop rock assez dansant et même la présence d’un saxophone sur le pont. Intéressant et intriguant.

Pour conclure, on peut dire que That’s the Spirit est loin d’être l’album que les fans de première heure, et même ceux de leur plus récent matériel, voyaient venir. Le virage alternatif, voir même pop-rock est un pari risqué pour le groupe puisqu’il fait complètement abstraction des origines metalcore, voir deathcore du groupe au profil d’un son qui se veut plus «radio friendly». Pour ma part, j’y vois juste une évolution naturelle d’un groupe qui a connu son lot de problèmes au cours des dernières années et qui suit la tendance de beaucoup de groupes metalcore qui changent progressivement leur son pour se distancer du genre. Donc, un album différent, mais également rafraîchissant, malgré quelques pièces inutiles, voir ratées.

À écouter : Happy Song, Throne, Avalanche

8/10

Par Sacha Dürig


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