Une – Luciole

Cover LucioleSorti le 30 mars 2015

La Française Lucile Gérard a emprunté le nom de scène Luciole, qui lui convient très bien. Sa musique, légère et poétique, se veut lumineuse et facile d’écoute, bien que les compositions ne sont pas simples. Son nouvel album Une, lancé en Europe en 2015, fait son arrivée ici également. Nous y avons prêté une oreille.

Un risque constant d’un artiste qui fait dans la «variété française», c’est qu’il s’exporte mal. L’accent et le langage y jouent pour beaucoup, mais aussi la musique. Lorsqu’on entend la première chanson de l’opus, Autour, on entend évidemment l’accent de Luciole, mais il n’est pas assez prononcé pour déranger; au contraire, l’accent ajoute au charme de la voix de la chanteuse. Cette première piste est plutôt atmosphérique et est en fait plutôt une intro. C’est comme démarre vraiment l’album avec une chanson pop plutôt douce, mais aux rythmes bien présents. Notons la collaboration avec Laurie Batista, qui ajoute un côté sucré à la mélodie.

Une chanson incontournable de l’album suit juste après : Glacée vise dans le mille avec une chanson discrète au propos bien affirmé. Et que dire du refrain, très fort tout en demeurant simple? Minuscule bémol : les percussions électroniques apportent une dimension intéressante à la chanson, mais ils auraient pu être légèrement plus discrètes dans le mixage.

La chanson-titre Une prend ensuite la relève. Le début laissera un peu tiède, mais dès le premier refrain, la chanson devient extrêmement contagieuse! Cela nous rassure que Luciole sait faire usage d’un bon build-up. Une autre chanson qui gagne en qualité en fil de l’écoute est Fix You (qui n’est pas une reprise de Coldplay!) : chantée essentiellement en français, elle chante des bouts en anglais, et laisse aussi chanter le collaborateur Hugh Coltman dans la seconde moitié.

Jusqu’à présent, l’album Une s’écoute très bien, même à l’ouest de l’Atlantique. Par contre, Demain je serai femme nous laisse un peu plus mitigés. C’est peut-être aussi parce que même si la chanson est bonne, elle apparaît après d’excellentes pistes.

Du vent quitte momentanément les sonorités électroniques et percussives, nous ramenant à la formule guitare-voix au début. Bien que reste du groupe reviennent en scène un peu avant le milieu de la chanson, elle se démarque par cette douceur assumée, et très rafraîchissante ici. J’ai des réserve pour le dernier tiers, où la chanson gagne soudainement en intensité. L’effet est réussi, mais il n’était pas nécessaire dans ce contexte précis.

Mention aux textes de La clé du problème. «J’ai la clé du problème, mais le problème c’est que j’trouve pas la serrure», chante-t-elle. Franchement pas bête comme expression. Puis mention aussi à l’ensemble de la chanson Naître, mourir, au ton plus planant (qui nous ramène à Autour), aux paroles qui résument, en mots-clés seulement, notre vie. Au fil de l’énumération, la musique gagne en intensité graduellement, jusqu’à donner des frissons dans le dernier tiers. Une chanson particulièrement puissante, et surprenante. Après une telle chanson, Voilà l’hiver semblera bien pâle pour finir l’album…

Luciole propose de très belles chansons, qui ont la qualité de ne pas s’adresser uniquement à son public français. Son album semble meilleur à chaque nouvelle écoute, et contient beaucoup plus de bijoux que de morceaux superflus. À découvrir!

À écouter : Glacée, Une, Naître, mourir

8,2/10

Par Olivier Dénommée


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