Continuance – Shawn Phillips

Sorti le 1er novembre 2017

Avec la carrière qu’il a eue, on se demande comment cela se fait que Shawn Phillips ait encore à se présenter. Déjà 24 albums à son actif et après avoir joué avec des noms comme The Beatles à ses débuts professionnels, on n’a aucune difficulté à croire ceux qui le décrivent comme un «secret bien gardé». Le voilà qui revient avec Continuance, son 25e album, où il explore différentes approches musicales.

La petite intro de Life surprend avec des sonorités proche d’un défilé festif. Cela ne dure que quelques secondes avant que la vraie chanson débute, une espèce de folk rock sympathique. À cela s’ajoute une ligne de sax donnant un ton plus jazzy à l’ensemble. On parle d’une chanson d’un peu plus de 5 minutes, mais déjà Shawn Phillips nous prévient qu’il ira dans toutes les directions. La chanson s’enchaîne avec The Force That We Call Life, moins imprévisible et où le chanteur assume davantage ses mélodies.

On passe ensuite au blues rock : Tribute to D puis Man With a Gun. La lourdeur de poursuit avec Furious Desperation, où Phillips s’adonne au spoken word sur un background qui devient de plus en plus funky. Aux tendances plus country, il poursuit avec C’mon Round. Pas la plus mélodique, mais aisément une des plus mémorables de cet opus éclectique. Quant à Song for a Thief, on se lance dans une power ballade avec de se lancer dans une vibe à la Jesse Cook au début de Bach in the Fusion. Comme le nom le propose, on a même droit à une petite passe plus baroque. Beau clin d’œil, M. Phillips!

In Grace We Intend revient à une ballade, ma foi, plutôt épique. Le piano ajoute beaucoup à l’ambiance, ayant même droit à un petit solo vers la fin. Un autre morceau-phare de l’opus, qui fera ombrage à Dancing in Survival, pourtant plutôt intéressante à entendre.

Dernier droit : Mirror of Light nous ramène à une énergie blues-funk avant de conclure le tout avec un dernier spoken word, Some Things Will Never Change, où Phillips nous transmet un message social à travers une musique plus ésotérique. Finale un peu particulière, mais si on connaît le côté engagé du chanteur, il ne faut pas se surprendre de garder le dernier mot pour transmettre son message.

Que doit-on retenir de l’album Continuance? On comprend que le titre représente les facettes explorées par Shawn Phillips plus que la continuité entre les 12 pistes, assez différentes les unes des autres. On retient que l’artiste, longtemps associé au folk rock, n’avait aucune envie de se donner de balises avec ce projet, le rendant du coup inclassable. Être inclassable peut être à double tranchant et en rebutera certains qui ne sauront pas du tout à quoi s’attendre en l’écoutant.

À écouter : C’mon Round, Bach in the Fusion, In Grace We Intend

7,6/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

2 commentaires sur « Continuance – Shawn Phillips »

  1. C’est drôle et agaçant à la fois qu’on persiste à croire ou à prétendre que Shawn Phillips ait chanté sur un album des Beatles – à savoir sur la chanson  »Lovely Rita » de l’album  »Sgt Pepper », alors que sur la pochette de cet album, il n’en est fait mention nulle part. Il me semble que si cela était, ils l’auraient mentionné dès sa sortie, mais il n’en a jamais été fait mention ni sur la version vinyle ni sur le livret du CD. Mais malgré tout, on continue de faire circuler cette fausse rumeur, pourquoi ?

    1. C’est une information véhiculée par les relationnistes qui font la promo de Shawn Phillips affirmant qu’il participait au choeur sur cette chanson en particulier. Après, est-ce qu’un des Beatles survivants a déjà fait une sortie pour dénoncer cette information? J’ose imaginer qu’on ne laisserait pas n’importe qui dire qu’il a chanté sur un album des Beatles sans rectifier les faits au besoin?

Votre commentaire