Ruins – First Aid Kit

Sorti le 19 janvier 2018

Il y a maintenant 10 ans, Klara et Johanna Söderberg se sont fait découvrir grâce à leur reprise d’une chanson du groupe Fleet Foxes. Depuis, les deux sœurs suédoises parcourent le globe afin de nous bercer de leurs voix douces qui n’ont pourtant rien à voir avec celles du duo que forment ici, au Québec, les Sœurs Boulay. Rien de comparable, sauf pour quelques chansons de ce nouvel album, Ruins, qui rassemble quelques sonorités country avec une majorité de musiques folk.

Rebel Heart lance le bal. Déjà l’effet de pédale créé par le synthétiseur pendant les quelques premières mesures accroche l’oreille, presque autant que la voix singulière de Klara Söderberg. Immédiatement on se sent enveloppé dans le son bien unique de la formation suédoise. La chanson plaît, aucun doute là-dessus. La piste suivante amène, certes, une nouvelle ambiance : It’s a Shame est une réplique plutôt réussie de ce que l’on entend depuis quelques années sur la scène pop folk. Tirant davantage sur le côté folk ici, on s’entend pour dire que c’est réussi, mais qu’on s’en lassera quand même bien vite.

Est-ce juste moi ou bien la troisième pièce d’un album est presque toujours l’une des meilleures? C’est Fireworks qui occupe cette position et elle ne fait pas exception cette présomption en offrant une délicate ballade folk rétro qui a tout pour nous procurer un bon moment. On est par contre un peu déçu de la suite avec Postcard, une autre chanson country traditionnelle qui n’a rien de bien original, au final. Vite, passons à la suivante!

Dieu merci, To Live a Life nous sauve de la platitude et nous fait troquer notre chapeau de cowboy pour une couverture bien chaude. Emmitouflé par des harmonies vocales chaleureuses qui exploitent davantage des registres médium (en opposition avec un registre aigu qui peut parfois devenir agaçant), on se sent franchement détendu. My Wild Sweet Love qui suit juste après poursuit d’ailleurs bien cette idée avec un tempo somme tout assez calme, même si la section rythmique prend un peu plus de place que dans la piste précédente.

On passe quelques morceaux plus ennuyants (sans blague) pour passer à la (déjà) dernière pièce du long jeu. Nothing Has to Be True termine en effet le disque avec ses cinq minutes que l’on pourrait qualifier «d’explosion de saveur». Car qui dit cinq minutes dit également : avoir le temps. Le temps de créer un build-up de sons, d’intensité, de couleurs qui, immanquablement, vont ravir l’auditeur. Particulièrement en fin d’album, ce genre de morceau est le bienvenu, offrant une synthèse de ce que l’artiste nous a en quelque sorte offert. Mention particulière à la finale toute en musicalité, alors que les voix et les instruments ne semblent former qu’un tout, quel régal!

On sent définitivement que First Aid Kit amène ici sa musique à un niveau supérieur. Bien sûr, c’est loin d’être impeccable, mais les deux auteures-compositrices-interprètes ont le mérite d’essayer de nouveaux genres tout en tentant de parvenir à conserver «leur» son. Un disque à écouter à temps perdu et surtout, pour un bon moment de détente.

À écouter : Rebel Heart, Fireworks, Nothing Has to Be True

7,5/10

Par Audrey-Anne Asselin


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