Waves – Pale Grey

Sorti le 11 août 2017 en Europe
Sorti le 6 juillet 2018 en Amérique

Groupe belge de indie rock anglo, Pale Grey est un projet qui gagne à être connu : une instrumentation riche et variée d’une chanson à l’autre laisse place à plusieurs mélodies accrocheuses sans trop tomber dans le commercial facile. Le groupe semble bien avoir trouvé le bon dosage pour son album Waves.

Beaucoup d’explorations dans cet album, surtout au niveau vocal, qui nous amène dans un peu toutes les directions, tout en gardant une certaine cohésion. Dans la première piste, Billy, on joue dans les plates-bandes de Coldplay, autant pour les arrangements que dans le type de mélodie au refrain. On a aussi droit à une portion plus électro vers la fin de la piste. Bonne introduction à cet album, qui passe rapidement à quelque chose de plus rythmé et d’autant plus efficace avec Hunter. Le petit côté rétro de Loss devrait aussi en charmer quelques-uns au passage, même si cette chanson n’a pas exactement le même mordant que les précédentes.

Tout de même, le début d’album est très solide et met la barre haute pour la suite. La chanson Grace met à profit le registre vocal plus grave, qui tranche avec un refrain plus aigu. Bonne idée, mais cela ne suffit pas pour créer la magie dans les couplets! Quant à Late Night, elle entre dans la mode de laisser une place grandissante du hip-hop dans l’univers pop. Bien que la chanson nous prend un peu par surprise à ce point de l’album, il faut reconnaître que c’est bien réalisé et que l’on y prend un peu plus goût chaque nouvelle écoute. Bon coup, finalement!

Le retour au  registre «habituel» de Pale Grey se fait en douceur avec Ghost puis Blizzard (cette chanson ne semble toutefois pas se retrouver sur la version originale), qui ont essentiellement les mêmes qualités et défauts que Grace. C’est là qu’on sent un peu une baisse de régime, après un début d’album canon qui surprenait presque coup sur coup. Light, interlude instrumental au piano, arrive comme une petite bouffée de fraîcheur pour nous amener avec la dernière portion de l’opus. Crow ose ensuite un registre vocal moins chantant, mais beaucoup plus intéressant pour ceux qui aiment écouter «autre chose». Les amateurs de indie pop sont toutefois servis avec l’estivale Seasons, menant à la finale Wave. Toute une finale, en passant, avec plus de 7 minutes, qui laisse beaucoup de place aux passages instrumentaux. Il aurait été possible de puncher davantage avec un morceau plus court, mais le résultat demeure réussi.

En passant, bien qu’officiellement Wave est la dernière de l’album, certaines versions ont droit à la piste bonus Swoon. Cette chanson mélancolique aurait d’après nous fait très bien partie de l’album intégral même si elle offre des arrangements moins chargés que les chansons-phares de l’opus.

Après 10 (ou 12) pistes, l’album Waves se termine et ne demande qu’à être réécouté. C’est qu’il y a beaucoup de choses à entendre dans cette proposition et qu’elle se savoure mieux lorsqu’on y va lentement. Surtout que, à quelques exceptions près, cet album est d’une grande cohésion tout en étant varié à souhait. On y retrouve quelques bijoux qui mériteraient franchement d’être plus connus, que ce soit à la radio ou dans toute bonne playlist Spotify.

Il est possible d’écouter l’album sur Bandcamp.

À écouter : Billy, Hunter, Late Night

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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