This Empty Northern Hemisphere – Gregory Alan Isakov

Sorti en mai 2009

Petit retour dans le temps, en 2009, années où Gregory Alan Isakov, natif d’Afrique du Sud mais installé depuis longtemps au Colorado, a fait paraître son deuxième long jeu, This Empty Northern Hemisphere. Bien campé dans un registre indie-folk, cet album au long titre mise sur des mélodies au contraire très simples, qui en font leur force. L’album a donné naissance à quelques incontournables de l’artiste.

Cet album de 48 minutes ouvre tout en douceur avec Dandelion Wine. Un folk à écouter les yeux fermés, permettant d’apprécier les arrangements légers qu’elle offre : de la guitare, un peu de banjo et d’efficaces lignes de cordes, qui complimentent très bien la voix du chanteur. Un peu plus loin, sur Evelyn, Isakov s’en tire plutôt bien avec un morceau un peu plus énergique. Dans Virginia May, on se permet même un soupçon d’harmonica. Master & A Hound et, dans une moindre mesure, Words nous proposent des morceaux lents et émotifs fort convaincants. La plus longue de l’album, la pièce-titre This Empty Northern Hemisphere, tire aussi son épingle du jeu avec quelques variations d’intensité menant à un solide build-up dans la dernière portion de la pièce de 5 minutes qui rappelle que le musicien est capable de sortir du folk lorsque nécessaire.

Toutefois, toutes les chansons n’ont pas le même effet; certaines, sans être mauvaises, sont beaucoup plus faciles à oublier. Pensons à Light Year, That Moon Song (malgré des arrangements pourtant très réussis), Idaho (elle contient de très bons passages qui n’arrivent malheureusement pas tout à fait à compenser pour les longueurs), Fire Escape et même la finale, One of Us Cannot Be Wrong, une reprise de Leonard Cohen, bien que la nouvelle version soit infiniment plus agréable que l’originale à écouter.

Parlons maintenant de l’éléphant dans la pièce : Big Black Car, probablement la chanson la plus connue de tout le répertoire de Gregory Alan Isakov. La chanson coche toutes les cases : douce et chantante à souhait. On ne se surprend donc pas qu’une chaîne de restaurants ayant comme logo un M doré ait utilisé cette chanson dans une publicité à l’époque! Et pourtant, ce n’est même pas la meilleure de l’album! Ce titre irait plutôt à If I Go, I’m Goin, qui offre une mélodie simple et particulièrement touchante, appuyée en prime par des arrangements berçants.

On sort de l’écoute de l’album This Empty Northern Hemisphere relativement serein, avec plusieurs bonnes chansons qui méritent de bonnes écoutes, particulièrement celles dans le registre plus doux. On ne réinvente bien sûr rien, mais parfois c’est tout ce dont on a besoin quand on est dans le bon état d’esprit. Pour les besoins de cette critique, mentionnons quand même qu’il aurait été possible de couper une ou deux chansons plus faibles pour rendre le tout encore plus solide, mais rendons à César ce qui appartient à César et reconnaissons que Gregory Alan Isakov a livré un album avec à la fois une belle cohésion et assez de variations pour que le résultat ne soit pas trop redondant.

À écouter : Dandelion Wine, Master & A Hound, If I Go, I’m Goin

7,7/10

Par Olivier Dénommée

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