All Rise – Gregory Porter

Sorti le 28 août 2020

C’est vite devenu un cliché depuis 2020, mais on avait cette année-là besoin plus que jamais de musique feel good. Le chanteur jazz Gregory Porter arrivait donc à point avec son album All Rise, qui apparaît 3 ans après sa dernière sortie et qui frappe fort autant au niveau de la voix du chanteur que des arrangements chargés à souhait.

Pour l’occasion, Porter fait appel à un orchestre pour rendre avec puissance ses nouvelles compositions qui combinent toutes ses influences – jazz, soul, blues, gospel… Et comme semble nous indiquer le titre, All Rise se veut un opus qui remonte le moral dans la plupart des pistes. C’est très efficace.

Si on aime généralement se pencher piste par piste sur les albums qu’on critique, All Rise s’écoute tellement bien en entier qu’on ose difficilement le disséquer. On peut quand même noter quelques moments-clés de notre écoute :

Concorde, première chanson de l’album, nous offre une parfaite entrée en matière avec une mélodie qui monte juste assez pour montrer la puissance de Porter sans que ça devienne criard et le ton est juste assez modéré pour bien faire entendre tous les instruments (dont les cuivres très présents) sans que ça nous pète dans les oreilles. Disons que ça met bien la table!

La langoureuse If Love Is Overrated (qui reprend des sonorités nous rappelant sa chanson Take Me to the Alley), quant à elle, laisse toute la place aux cordes pour complimenter la voix du chanteur et nous offre le meilleur moment douceur de l’opus, battant aisément Modern Day Apprentice, pourtant une autre très belle chanson empreinte de douceur.

Mention spéciale au build-up plus que réussi de Mister Holland et à la puissante Phoenix qui nous répète volontiers «Rise» comme seul Gregory Porter peut le faire. Et bien sûr on ne peut pas oublier de parler de la finale, Thank You sur fort fond soul. Ces paroles sont répétées à outrance et il nous arrive d’entendre une vague similitude avec «Fake News», autre réalité à laquelle on fait face ces dernières années. Mais on va nous dire que ce serait une conspiration d’entendre de telles choses!

C’est seulement en écoutant le tout attentivement qu’on arrive à trouver des chansons ou des passages moins accrocheurs (pensons à Dad Gone Thing, à la fin de Faith in Love, à Merchants of Paradise ou à Long List of Troubles), mais il faut admettre que dans l’ensemble, tout rentre au poste et se défend plutôt bien en plus de juste faire du bien à l’âme. Dans notre cas, l’album était particulièrement facile à écouter en musique de fond, mais aussi en voiture. Même si on ne peut pas parler d’un album parfait, on peut dire que l’album arrivait au moment parfait.

Version deluxe

L’album est déjà plutôt long en version régulière (plus d’une heure!), mais il existe différentes versions deluxe comprenant des pistes supplémentaires, allant jusqu’à 16. Notez aussi que l’ordre de certaines pistes change d’une version à l’autre. Bonne nouvelle, Real Truth et You Can Join My Band, deux morceaux plutôt lents, sont de très belles additions à cet album justement plus énergique. Real Truth est tout simplement magnifique, autant au niveau de la mélodie que de la montée musicale (même si on doit émettre des bémols dans les deux dernières minutes qui explosent un peu trop), alors que You Can Join My Band y va même d’un petit clin d’œil plus bon enfant à la fin. Toutefois, on trouvait superflu d’ajouter à la fin une autre version de Revival Song (juste intitulée Revival pour l’occasion), une chanson qu’on entend déjà en début d’album et qui ne nous a même pas particulièrement frappé. Il semble heureusement que cette piste de plus ne se trouve que dans la version digitale de l’album.

À écouter : Concorde, If Love In Overrated, Mister Holland // Deluxe : Real Truth

7,9/10

Par Olivier Dénommée