How I Fell – Elliot Moss

Sorti le 16 février 2024

Cela fait quelques années qu’on voit passer le nom d’Elliot Moss, lui qui est actif depuis plus d’une dizaine d’années, mais qu’on n’a jamais vraiment pris le temps d’écouter. La sortie récente de son troisième album How I Fell nous donne une raison de nous pencher sur sa musique, sans a priori, sans attente et sans comparatif avec ce qu’il a fait comme musique auparavant. Et il faut dire qu’on n’est pas déçu!

How I Fell est un album alt-pop de 11 chansons, cumulant environ 41 minutes et beaucoup de variations d’énergies d’une chanson à l’autre, contenant autant des passages introspectifs et d’autres plus intenses. La première, Altitude, en est un bon exemple, elle qui commence comme un morceau pop empreint de vulnérabilité, mais qui devient de plus en plus chargée avec des synthés et des percussions, ajoutant à la force de la chanson. C’est très efficace comme entrée en matière.

Lazy nous offre moins de surprises, mais c’est autant réussi alors que Moss mise tout dans ses mélodies dans cette jolie ballade. On en vient à pardonner l’autotune bien présent dans la voix du New-Yorkais. Même si Hearts Lose est encore plus émotive et devrait cocher toutes les bonnes cases, cette fois l’effet est de trop, lui qui prend beaucoup trop de place à notre goût. Il se rattrape toutefois dans Magic, morceau plus énergique qui a quelque chose de très familier dans la musique, tantôt légère et minimaliste, tantôt plus rock et chargée, mais qui nous livre surtout des mélodies difficiles à oublier. Rien de compliqué ici, mais c’est ce qui rend le tout aussi réussi.

Après un début peu enlevant, Everglades parvient à se ressaisir après 40 secondes; son refrain à lui seul justifie amplement cette chanson dans l’album. Pas que les arrangements percussifs ne sont pas intéressants, particulièrement dans le dernier tiers de la piste, mais ce n’est vraiment pas ce qui rend Everglades mémorable. En plein milieu d’album, Like I Love You propose une simple chanson piano-voix avec de bons éléments, dont les textes, mais ça ne suffit pas pour nous séduire tout à fait. D’ailleurs, la chanson ne dure même pas 2 minutes, signe qu’Elliot Moss lui-même ne voulait peut-être pas y consacrer trop de temps.

S’ensuit How I Fell, chanson-titre de l’album, une piste plutôt chill dans son énergie, avec une mélodie sympathique et quelques lignes de saxophone pour ajouter à l’ambiance, mais sans se démarquer davantage. Le début de For Keeps nous ramène aussitôt à Like I Love You, du moins dans la première moitié, avant de tomber dans le gros rock chargé. La montée est intéressante et nous rappelle une fois de plus l’étendue du registre d’Elliot Moss, mais ce n’est pas assez pour qu’elle se glisse parmi les incontournables. C’est plus réussi dans la suivante, I’ll Drive, qui met de l’avant une chimie parfaite entre ses mélodies et l’énergie de l’instrumentation qui les appuie très efficacement. Encore une fois, rien n’est excessivement complexe ici, mais c’est assez bien exécuté pour donner quelques frissons. Seul défaut qu’on lui trouve : elle se termine trop subitement à notre goût!

Ajoutons Down With a Fight dans la liste des chansons «bonnes sans être particulièrement mémorables» et passons déjà à la dernière, Next Year’s Light. Un peu comme d’autres chansons de l’album, celle-ci joue avec les énergies avec un certain succès, mais pas au point d’être aussi réussie que les bonnes du début de l’album.

En introduction, on mentionnait qu’on n’a pas été déçu de découvrir l’album, mais par la suite, on a pu sembler sévère face à une certaine proportion des chansons s’y trouvant. C’est qu’Elliot Moss arrive à proposer un album assez solide du début à la fin, avec aucune chanson mauvaise, en tout cas pas au point de devoir être sautée chaque fois qu’elle passe, mais que ça ne veut pas dire qu’elles sont toutes aussi mémorables à long terme, ce qui est un autre niveau. Environ la moitié de l’album est «juste» bonne, l’autre moitié est excellente. Ça fait une assez bonne moyenne au bâton au fond.

L’album est notamment disponible sur la page Bandcamp d’Elliot Moss.

À écouter : Altitude, Lazy, I’ll Drive

8,0/10

Par Olivier Dénommée


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