Shoals – Palace

Sorti le 21 janvier 2022

Le groupe britannique Palace est né en 2012, versant un un registre rock alternatif bien assumé. Même s’il existe depuis une douzaine d’années au moment d’écrire ces lignes, le groupe semble prendre son temps lorsque vient le temps de lancer des albums : son troisième (et plus récent) est encore Shoals, sorti en 2022. On l’écouté en attendant la sortie d’un nouvel album prévu en avril.

On avait un peu écouté la musique de Palace il y a quelques années et notre première réflexion à l’époque était que certaines chansons nous faisaient beaucoup penser à d’autres artistes. C’est la même chose qu’on se dit en écoutant Shoals. Ce n’est évidemment pas un crime, surtout quand c’est bien fait, mais c’est toujours plus difficile de se distinguer quand on sonne comme un peu tout le monde.

Ceci étant dit, on nous surprend dès les premières secondes avec Never Said It Was Easy, qui passe du côté pop avec un succès relatif, mais sa durée d’à peine 2 minutes nous laisse croire que le groupe ne voulait pas trop s’éterniser dans ce registre non plus. Elle est suivie d’une solide power ballade, Shame on You. On a lu quelque part une comparaison avec le style de Coldplay et on peut difficilement trouver un meilleur exemple. La voix n’est pas tout à fait celle de Chris Martin, mais l’ensemble des ingrédients y sont. La suivante, Fade, revient à un rock alternatif qui nous fait automatiquement penser à du Corridor en anglais.

Gravity est une drôle de chanson, y allant de rythmes un peu plus langoureux, mais sans livrer de mélodies assez fortes pour appuyer cette énergie. Le début du refrain prend vaguement des airs de Empire State of Mind avant de subitement changer de registre, mais il est trop tard pour ne pas l’entendre! Mais la chanson a une deuxième partie, plus ambiante, où il ne se passe finalement pas grand-chose pendant presque de 2min30. Il aurait été plus judicieux de raccourcir la chanson. Ce long segment aura toutefois l’avantage d’accentuer plus que jamais la différence avec la suivante, la plus énergique (et presque ensoleillée malgré son titre) Give Me the Rain, qui se prend plutôt bien à ce point dans l’album.

Quelques chansons un peu génériques suivent, incluant Friends Forever (qui n’en reste pas moins agréable à écouter) et Killer Whale, mais Palace se ressaisit un peu avec un build-up réussi dans Lover (Don’t Let Me Down). Sleeper est aussi plutôt efficace, si on oublie les 50 dernières secondes de la chanson, qui sont de trop. Quant à Salt, elle tente avec un succès mitigé à offrir une chanson à la fois planante et émotive. La chanson-titre Shoals passe presque entièrement inaperçue, du moins jusqu’à la montée de la dernière minute. C’est évidemment trop peu trop tard, et cela nous mène à la dernière chanson de l’album, Where Sky Becomes Sea, une petite ballade sympathique que l’on accueille volontiers après des chansons plus faibles.

On sort de l’écoute de l’album Shoals avec une petite déception, on doit l’avouer. Même si on s’est montré critique du début de l’album, il faut reconnaître que c’est pourtant là que se trouvent les meilleures chansons, alors que plus on avance dans l’écoute, moins on sent Palace inspiré dans ce qu’il nous propose. L’album s’écoute quand même assez facilement, aucun problème là, mais il manque cruellement de magie dans plusieurs pistes pour les rendre mémorables. Un petit travail d’élagage aurait pu être bénéfique, avec par exemple 2 ou 3 chansons en moins ou des coupures dans des portions qui étirent inutilement les pistes, ce qui aurait amené à un album un peu plus concentré, mais davantage réussi que Shoals, qui fait presque 49 minutes en 12 chansons.

À écouter : Shame on You, Fade, Give Me the Rain

6,7/10

Par Olivier Dénommée


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