
Sorti le 26 juin 2009
On ne sait pas trop pourquoi on a arrêté notre série de critiques de la discographie du groupe de folk metal finlandais Korpiklaani, surtout que l’album où on était rendu était Karkelo, 6e album du groupe et probablement notre préféré du lot, lui qui occupe une place spéciale dans notre cœur et qui suscite toujours beaucoup de nostalgie lorsqu’on l’écoute. C’est aussi un album dont les chansons-phares sont encore régulièrement jouées en spectacle, même 15 ans plus tard.
Korpiklaani a fait sa marque de commerce avec un métal folklorique énergique et souvent très festif. Dans son album Karkelo, l’équilibre est très délicat entre le folk et le métal, mais la formule fonctionne en général très bien. Ceci étant dit, l’album ouvre avec une «traditionnelle» chanson à boire, Vodka. La chanson ne nous donne pas nécessairement envie de vider un shooter de fort, mais bonne chance pour résister à l’envie d’au moins taper du pied! Même si la suivante, Erämaan ärjyt, n’est pas parmi les chansons les plus fortes de l’album, ses riffs efficaces la rendent quand même agréable à écouter. De son côté, Isku pitkästä ilosta est parmi les chansons plus intenses dans certains segments, mais on aurait préféré un meilleur dosage entre les instruments – la batterie prend un peu trop de place à certains moments, nuisant aux autres instruments.
Mettänpeiton valtiaalle propose un morceau plus en nuances, alternant entre le folk relativement doux et les passages plus lourds et chargés, donnant un résultat loin d’être déplaisant, bien que le tout aurait pu être resserré un petit peu pour éviter quelques petites longueurs ici et là. On a ensuite droit à une autre toune à boire, Juodaan viinaa. On ne comprend évidemment rien aux paroles, mais simplement l’énergie de la chanson nous fait deviner de quoi il en retourne. Dans tous les cas, c’est simple et efficace et festif à souhait. Difficile de rester indifférent face à cette chanson! Elle est suivie d’un morceau beaucou plus lent, Uniaika, qui ne manque pas de bons éléments, mais qui ne vient pas nous chercher de la même façon.
Difficile de faire plus simple qu’avec Kultanainen, mais il faut admettre qu’elle touche parfaitement à sa cible ici même si la chanson dépasse la barre des 6 minutes. Quoi de mieux pour suivre qu’une autre chanson à boire? Bring Us Pints of Beer résume très bien la chose, encore une fois avec de l’entrain à revendre. On se déplace ensuite dans la lenteur et la lourdeur avec Huppiaan aarre. Pas désagréable, mais ce n’est pas tout à fait là que Korpiklaani excelle le plus! En revanche, Könnin kuokkamies est probablement la chanson qui n’est pas à boire la plus efficace de tout l’album. Ses riffs sont puissants et vite mémorables, et l’accordéon partage la vedette avec la voix du chanteur. Le plus fou est que la chanson est considérée comme un bonus sur la plupart des versions de l’album, alors qu’elle est selon nous un des incontournables de Karkelo.
Vesaisen sota nous ramène à l’équilibre entre les passages plus mélodiques et ceux plus chargés, une formule toujours réussie, mais aussi un peu prévisible à ce stade. Sulasilmä parvient à nous surprendre un peu plus, surtout dans la forme, mais sans détrôner les meilleures chansons déjà entendues sur cet album. Le dernier mot revient à Kohmelo qui veut dire «Lendemain de veille», un choix tout indiqué pour un album ponctué de plusieurs chansons à boire! Celle-ci laisse place à quelques solides solos, et à des mélodies familières nous faisant parfois penser à des chants religieux, ce qui est évidemment très drôle connaissant le côté chamanique de Korpiklaani!
Difficile de dire la part de nostalgie qui teinte notre critique, alors que Karkelo est un album qui nous habite et auquel on revient semi-régulièrement pour le plaisir depuis une quinzaine d’années. Avec sa durée de 54 minutes, il aurait pu contenir beaucoup plus de mauvais coups et de longueurs, or même les moins bonnes pistes se défendent quand même plutôt bien. Est-ce le sommet qu’a atteint Korpiklaani, qui a eu de la difficulté à se réinventer ces dernières années?
À écouter : Vodka, Juodaan viinaa, Könnin kuokkamies
8,0/10
Par Olivier Dénommée
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