Dinas Oleu – Leif

Sorti le 1er novembre 2013

Le nom du Gallois Leif (Leif Knowles de son nom complet) nous était encore totalement inconnu il y a peu, lui qui s’est pourtant fait un nom dans la dernière décennie avec sa musique dansante et ambiante. On a écouté son album Dinas Oleu, marketé sur différentes plateformes de streaming comme étant une nouvelle sortie de 2024, jusqu’à ce qu’on découvre qu’il s’agit en fait de son premier album remontant à 2013! Le plus fascinant est que rien dans le son ne nous laissait croire que la sortie avait 11 ans d’existence tellement elle nous paraît intemporelle.

On ne peut pas dire qu’on a une expertise particulière avec la musique deep house, mais on s’est volontiers prêté au jeu d’écouter cet album de 56 minutes en 10 pistes, profitant du voyage auquel Leif nous convie. Le début est particulièrement ambiant avec Through Noise (Part 1), mettant tout doucement la table à ce qui va suivre. On va rapidement ailleurs avec Belief and Experience avec une musique à la fois rythmée et plutôt légère. On ne cachera pas qu’on apprécie particulièrement les percussions de l’album, mais si c’est quelque chose qui ne vous plaît pas ici, vous trouverez peut-être le temps long.

Parlant de percussions, Fortune pousse le tout encore plus loin alors qu’il ne se passe pas grand-chose à part un (très) long passage rythmique. Le début de Flight semble dans la même veine, mais la mélodie, aussi simple et répétitive soit-elle, qu’elle finit par livrer suffit pour captiver l’attention, en plus des passages jazzés qui donnent une autre direction intéressante. Dans ce registre, ça n’en prend pas toujours beaucoup pour faire la différence! S’ensuit la solide Age of Aquarius, offrant à la fois un build-up ambiant senti et des rythmes contagieux. Dans un monde où on a tendance à mettre ses morceaux les plus forts dès le début de l’album, Leif prend le temps de créer le momentum pour proposer son meilleur en milieu d’album.

On s’adoucit beaucoup avec Stutter & Hum, y allant d’un morceau plus chill, mais aussi très inspiré. Ça s’intensifie quelque peu dans la 2e moitié; le changement peut déplaire à certains, mais ça donne un second souffle à la piste. Koku nous fait beaucoup penser à la musique de Floating Points de par le choix des sons utilisés. La pièce n’est pas très chargée musicalement, mais tout semble réglé au quart de tour, rendant son écoute extrêmement efficace et nous faisant même sentir que 5 minutes, ce n’est pas assez! Elle est suivie de la pièce-titre Dinas Oleu, commençant de façon plus acoustique pour mieux développer le beat par la suite. C’est une formule éprouvée depuis le temps, utilisée notamment par les Bonobo de ce monde, alors on ne se trompe jamais vraiment avec cette approche!

Until Dawn y va de quelque chose de plus feutré, mais mystérieux. Prise entre des morceaux plus longs, on en vient toutefois presque à oublier son existence, ce qui est dommage! Elle nous mène d’ailleurs à la fin de l’opus et à la piste la plus longue de toutes, Through Noise (Part 2), qui semble contenir simultanément toutes les énergies de l’album en même temps. L’exécution demeure bonne, mais on aurait assurément préféré conclure avec quelque chose de plus concis, mais on peut imaginer qu’une pièce plus longue comme celle-ci peut donner une bonne idée de ce qui attendrait le public dans un contexte live, par exemple.

Il n’y a pas grand-chose à dire sur l’album Dinas Oleu : sans être excessivement surprenante, c’est pour nous une solide offrande dans le registre de prédilection de Leif et c’est surprenant qu’on n’en ait pas davantage entendu parler avant. Après, on n’écouterait pas cette musique en boucle dans n’importe quel contexte, mais il faut admettre qu’on a eu un petit supplément d’énergie pendant l’écoute de cet album qui n’a visiblement pas pris une ride depuis sa sortie.

À écouter : Age of Aquarius, Koku, Dinas Oleu

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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