
Par Olivier Dénommée
Le coup d’envoi pour la 30e édition du Festival international du blues de Tremblant a officiellement eu lieu hier, le mercredi 9 juillet, journée très chaude, autant au niveau de la température que de l’énergie des artistes présents sur scène. On a eu l’occasion d’y voir 3 artistes. Petit compte rendu de cette première journée.
Mentionnons d’entrée de jeu que le site est magnifique, au cœur du village de Tremblant, mais que ça peut être difficile de s’y rendre! Mais l’expérience vaut bien le trouble; du moins c’est la conclusion qu’on fait après une journée, on verra si notre avis change après quelques jours!
16h : Stephen Barry Band
Notre expérience a commencé avec un spectacle soulignant les 50 ans d’existence du Stephen Barry Band. La dernière fois qu’on en avait parlé était en 2015, soit il y a 10 ans déjà. À l’époque, on soulignait déjà que les musiciens devenaient plus âgés, mais ça reste extrêmement impressionnant de voir sur scène des gens qui cumulent autant d’expérience. On n’a pas encore la moitié de l’âge de ces musiciens, mais on ne peut s’empêcher d’espérer être encore capable d’avoir la même vigueur lorsqu’on sera nous-même septuagénaire!
Les 5 membres réguliers du Stephen Barry Band ont accueilli ses plus récents membres, les choristes Sylvie Choquette et Suzanne Lamontagne. Pendant une bonne heure sur la scène principale, le groupe s’est naturellement interchangé les parties vocales, permettant simultanément de montrer que tout le monde est important au sein du groupe et d’éviter de trop fatiguer les musiciens qui ont chacun eu leur tour de briller. On préfère cette approche que de voir un artiste perdre son énergie en plein milieu d’un set! Naturellement, on ne pouvait pas s’attendre à un gros show rock où tout le monde saute dans toutes les directions, mais l’énergie était tout de même plutôt au rendez-vous, notamment de la part des choristes.

Le moment clé du spectacle a possiblement été l’interprétation de la chanson Si j’avais un char, seule chanson en français du set, mais qui avait la particularité d’être coécrite par Sylvie Choquette. Elle a donc joué sa propre chanson avec Stephen Barry, donnant lieu à un très beau moment de musique, particulièrement pour l’auditoire francophone sur place.
20h : Jordan Officer
Voir Jordan Officer en spectacle fait partie de nos petits plaisirs coupables – depuis 2014, c’est au moins la 4e fois qu’on le voit sur scène, et on ne s’en lasse jamais. On est même arrivé assez tôt pour assister à ses tests de son. Comme on l’a déjà vu en spectacle ce printemps, on avait une assez bonne idée de ce qu’il allait présenter comme matériel, présentant un heureux mélange des chansons de son album Like Never Before, paru il y a un an, et son plus vieux matériel. Comme il jouait au Festival international du blues de Tremblant, on devine qu’il a davantage accordé de l’espace à son répertoire blues. Et on ne s’en plaint pas!
Sur scène avec lui, on a retrouvé son fidèle complice des 10 dernières années, le batteur Alain Bergé, et Morgan Moore à la basse, qu’on pouvait déjà entendre sur son album. Avouons une petite inquiétude : quelques minutes avant le début de sa performance à 20h, il n’y avait pratiquement personne devant la scène, mais le public est arrivé aussitôt que le spectacle a commencé. Officer et ses musiciens, des vrais pros, ne se sont pas non plus laissé inquiéter par les petits problèmes sonores entendus sporadiquement au fil de la performance, et Jordan Officer a livré quelques excellents solos à la guitare, comme on peut toujours en attendre de sa part! Il n’est pas le musicien le plus expressif qui existe, mais on a réussi à capter certaines de ses faces (et celles de ses musiciens) pendant cette toujours sympathique performance.

21h : Colin James
Quand le spectacle de Jordan Officer s’est conclu, on a eu à traverser l’entièreté du site (avec des pieds endoloris pour retourner à la scène principale, où Colin James et ses musiciens avaient tout un show à proposer. Contrairement aux autres artistes qu’on venait voir hier (et qu’on souhaite voir le reste de la semaine), on ne connaît que très peu le répertoire de l’artiste, qui a pourtant une carrière de presque 40 ans, mais la foule entassée devant la scène nous permet de conclure que la plupart des gens sont bien au courant de ses chansons incontournables. Peu importe pour nous, on est venu apprécier un bon spectacle de blues, et on a été servi avec 6 musiciens sur scène avec de l’énergie à revendre! Il semble que Colin James soit même un habitué du festival, ce qui est toujours bon signe!
Malgré la fatigue et le fait que ce spectacle ait lieu en pleine semaine, l’énergie était bien au rendez-vous dans le public. Sur scène, on versait dans un blues-rock particulièrement solide, faisant oublier tout le reste. On a découvert (sur le tard, nous direz-vous) une vraie bête de scène en Colin James et il faudra décidément l’ajouter sur notre liste des artistes à suivre dans le futur. On comprend qu’il a puisé autant dans ses chansons récentes et dans ses classiques pour l’occasion, jouant notamment sa chanson Freedom, remontant à 1995, que plusieurs personnes de l’assistance connaissaient par cœur. Ce moment était à donner des frissons!

On n’a malheureusement pas pu rester jusqu’à la toute fin, mais ce qu’on a vu a suffi pour nous convertir. Si le reste du festival est du même calibre que cette première soirée, on devrait passer un très, très beau moment!
(Toutes les photos : Olivier Dénommée)
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