
Sorti le 19 septembre 2025
Depuis ses débuts en 2019, il semble que la chanteuse anglaise Lola Young est très prolifique, ayant récemment lancé son 3e album en 3 ans. Sa dernière sortie, I’m Only F**king Myself (la censure est dans le titre) est aussi assez évocatrice de par ses thèmes et… sa pochette. On n’avait surtout aucune idée de ce qui nous attendait musicalement, mais on a finalement affaire à une musique indie-pop plutôt variée.
Tout de même, l’album commence de façon étrange, avec how long will it take to walk a mile? (inderlude), un segment parlé de 36 secondes. Elle est suivie de F**K EVERYONE, parlant avec peu de subtilité de bisexualité sur une musique qui mise surtout sur l’efficacité de ses refrains. C’est ici l’occasion de parler du thème de l’album : le sexe y est bien présent, premièrement dans plusieurs titres et surtout dans les paroles des chansons. On peut donc remercier la pochette de nous avons prévenu du contenu de l’opus. Poursuivons avec One Thing, premier single de l’album, plus près d’une énergie RnB. C’est plus égal que F**K EVERYONE, mais le refrain ne se démarque pas autant, doit-on tout de même mentionner.
On apprécie toutefois beaucoup d£aler, extrait léger et bien construit. Il est intéressant de souligner que Lola Young a été en réhabilitation l’année dernière pour un problème de dépendance à la cocaïne (rappelons que l’artiste n’a que 24 ans…), alors les paroles viennent bel et bien du cœur. Elle est suivie de la ballade SPIDERS, où on sent Young vulnérable sans perdre de son mordant. Penny Out of Nothing est aussi dans le registre relativement doux, mais sans avoir le même niveau d’efficacité. Elle est suivie de l’étrangement ensoleillée Walk All Over You avant de revenir à la ballade avec Post Sex Clarity. Le seul défaut de la chanson est sa fin, qui devient plus chaotique que nécessaire, particulièrement dans les 40 dernières secondes.
SAD SOB STORY! :) (oui, c’est bien le titre) est une version intéressante d’une break-up song, où la chanteuse semble bien heureuse de la fin de la relation. Elle est toutefois suivie d’une CAN WE IGNORE IT? :( beaucoup plus lourde, autant musicalement que dans le thème. On aurait seulement coupé les 10 dernières secondes, mais dans le grand ordre des choses, c’est une faiblesse très minime de cette chanson autrement solide. Sans être mauvaise, why do i feel better when i hurt you? peine un peu à nous rester en tête.
Le titre de l’album est tiré des paroles de Not Like That Anymore, un des morceaux incontournables de ce disque. La musique n’est pas la plus soignée, mais cela ajoute au côté brut du propos de Lola Young, parlant très ouvertement de son combat contre sa dépendance à la drogue. On retiendra des lignes comme «But if I look on the bright side / At least I’m not fucking myself anymore», étrangement encourageantes! Si cette chanson aurait fait une conclusion impeccable pour cet album, on revient une dernière fois à la ballade émotive avec who f**king cares?. En formule guitare-voix, cette chanson est déprimante à souhait et possiblement très personnelle vu les détails décrits… Et, en passant, ce n’est même pas tout à fait la fin, puisqu’on a aussi droit à un autre segment parlé, cette fois intitulé ur an absolute c word (interlude). Ironiquement, le titre tranche avec la poésie très présente dans la grande majorité de la piste, pour finalement déraper à la toute fin. Étrange finale!
Ce qu’on retient de I’m Only F**king Myself, c’est que Lola Young n’a pas nécessairement une voix exceptionnelle, mais qu’elle a de l’attitude comme 10 et qu’elle assume pleinement ses sujets. L’album de 46 minutes est plutôt varié dans le styles abordés, mais pourtant on doit dénoter un certain manque de nuances à certains moments. Aussi, certains sujets sont moins universels que d’autres : c’est une chose de parler de son ex, mais une grande partie des chansons est consacrée à parler de sa dépendance à la coke. On ose espérer que ce n’est qu’une minorité qui se reconnaît dans ces chansons! Pour une première écoute de sa musique, cela nous rend quand même curieux d’entendre ce qu’elle a pu enregistrer d’autre, ce qui est somme toute bon signe.
À écouter : SPIDERS, CAN WE IGNORE IT? :(, Not Like That Anymore
7,4/10
Par Olivier Dénommée
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