I don’t like classical music, but I really like this! – Artistes et compositeurs variés

I dont like classical musicSorti en 2008

Abondantes sont les compilations de musique classique. Chaque grand distributeur propose ses différents best of des œuvres des derniers siècles, souvent par thématique. Mais 50 pistes (et plus) sur un même thème, cela devient un peu lourd, non? Une compilation a été créée il y a quelques années par un maestro français qui voulait rappeler aux gens que le classique n’est pas seulement quelque chose qui intéresse la bourgeoisie. Il a donc sélectionné les œuvres les plus connues pour les regrouper ensemble. Cela a donné I don’t like classical music, but I really like this!, ou Je n’aime pas le classique, mais ça j’aime bien! en français.

La compilation tient sur deux disques, contenant respectivement 24 et 21 pièces, pour un total de 45 pistes. Cela équivaut à plus ou moins 2h30 de musiques classiques, mais pour la plupart, très connues. La vocation même de cette compilation fait en sorte qu’il y a bien peu à critiquer : ces enregistrements ont traversé le temps et sont, bien souvent, les versions auxquelles nos oreilles sont habituées. Ce qui est en revanche plus intéressant, c’est de voir quelles pièces ont été oubliées. Car s’il semble surprenant de penser que nous connaissons déjà à peu près tous 2h30 de musique classique, dans les faits il y en a bien plus qui sont restées dans l’imaginaire populaire. Et, au contraire, d’autres titres mis sur la compilation ne sont peut-être pas aussi connues que cela.

Le début, Thus Spake Zarathustra (de Strauss) puis Carmina Burana (de Orff) et le fameux extrait de Ride of the Valkyries (par Wagner), donnent un très bon départ à la compil. Ajoutons à cela le classique Requiem de Mozart, les dynamiques Sabre Dance (Khachaturian) et Flight of the Bumblebee (Rimsky-Korsakov), le Canon de Pachelbel et le larmoyant extrait de Madame Butterfly (Puccini). Ce ne sont que les meilleurs bouts du premier disque, histoire de donner une idée.

Dans le second disque, on retiendra l’extrait de La traviata (Verdi), l’ouverture de Carmen (Bizet), les ballets de The Nutcracker et du Swan Lake (de Tchaikovsky), le fameux Air de Bach et l’incontournable William Tell Overture de Rossini.

À tout cela se mélangent d’autres titres, presque tous aussi inspirants et marquants, mais pas tous aussi connus. Par contre, où sont la 5e symphonie de Beethoven ou encore ses fameuses Für Elise et Moonlight Sonata? Et pourquoi avoir oublié Peer Gynt (tout particulièrement In the Hall of the Mountain King) de Grieg? Pour ce qui est de Carmen de Bizet, pourquoi s’être contenté de l’ouverture, alors que cet opéra regorgeait d’arias aussi mémorables les uns que les autres? Aussi, comment avoir oublié l’air d’opéra le plus populaire au monde, le Nessun Dorma, popularisé par Pavarotti? La Danse macabre de Saint-Saëns, avec ses sonorités imagées, aurait aussi parfaitement eu sa place sur ces disques. Du Chopin aurait aussi sans doute été de mise, lui qui a été complètement oublié.

On a mis la Jazz Suite de Shostakovich, mais on aurait au moins pu y mettre du Gershwin, «le plus jazz de tous les classiques», à la place.

Aucune compilation ne peut être parfaitement parfaite, dirons-nous. C’est bien vrai, mais ces quelques évidences montrent un choix éditorial certain. Deux compositions de Delibes (au moins son Lakmé est justifié), mais aucune musique de Beethoven! Petit déséquilibre ici.

Dommage, le livret ne donne que peu d’informations supplémentaires et ne rassasiera pas vraiment ceux qui veulent pousser leurs recherches plus loins. Malgré quelques oublis importants sur I don’t like classical music, but I really like this!, rendons à César ce qui appartient à César : cette compilation remplit son rôle d’offrir plus d’une quarantaine de titres mémorables et pour la plupart très connus (ou qui méritent pleinement d’être connus) qui ouvriront bien des néophytes au merveilleux quoique parfois effrayant monde de la musique classique. Le plus grand avantage de cette compilation face à toutes les autres, c’est le fait que, tous labels confondus, ce sont les enregistrements les plus connus qui sont utilisés. Il y aura bien de peu de «la mélodie me dit quelque chose, mais il me semble que ce n’était pas pareil» ici.

À écouter : disque 1 : Thus Spake Zarathustra, Canon / disque 2 : Air, Gnossienne

7,9/10

Par Olivier Dénommée


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