CHRONIQUE : Réinventer Noël… il y a 350 ans

Flute alorsPar Olivier Dénommée

Le titre du concert proposé par I Musici de Montréal était Réinventer Noël, un titre sympathique et approprié vu la période de l’année. Et même si le contenu du concert était aussi approprié, je n’ai pu m’empêcher de sourire en voyant les années. On reprenait presque en exclusivité des œuvres de compositeurs qui ont vécu dans les années 1600. Le réinvention allait donc avoir lieu dans les arrangements interprétés par l’orchestre de chambre et le quatuor Flute Alors!.

Au menu de cette programmation :

  • J.S. Bach : Concerto brandebourgeois no 4
  • Corelli : Concerto grosso en sol mineur
  • Vivaldi : L’hiver
  • Haber : Estro Poetico – Armonico
  • Charpentier : Noël pour les instruments

Comme toujours, les cordes sont à l’honneur avec I Musici, mais la présence des flûtistes ajoutent une couleur intéressante aux arrangements. Notez que Flûte Alors! serait le seul ensemble de flûtes à bec professionnels au pays. Et même si à peu près tout le monde a joué de cet instrument étant jeune, ces quatre musiciens ont un talent fou, qui a été largement prouvé en faisant L’hiver de Vivaldi. Nous sommes habitués à entendre le tout par des violons, mais imaginez les nombreuses doubles-croches soufflées sans broncher en plus des mélodies parfois assez rapides. Impressionnant à entendre! Le quatuor n’était accompagné, pour cette pièce, que d’un continuo (clavecin, violoncelle, contrebasse).

Le Concerto brandebourgeois de Bach était aussi assez impressionnant, mais plutôt avec l’étourdissant solo de violon, réalisé avec brio par Julie Triquet. Seul mouton noir du concert, le Estro Poetico de Haber a testé l’ouverture du public de la salle. Le chef d’orchestre en résidence, Jean-Michel Malouf, a au moins préparé mentalement l’assistance à des sonorités hors du commun. Et il y en a eu. Basée sur une très belle œuvre de Benedetto Marcello, celle-ci mettait en vedette des effets tantôt étranges, tantôt fascinants, et parfois carrément irritants. On avait bel et bien affaire à du contemporain ici. J’ai eu de la difficulté à savoir d’où provenaient chacun des sons créés, tellement il y en avait et qu’ils semblaient sortis de nulle part.

Après cette pièce plus «éprouvante», on a fini en douceur avec des chants traditionnels français de Noël, avec certains airs très connus qu’on entend toujours aujourd’hui. Sans qu’on s’en rende compte, le concert est déjà fini, et on se sent le cœur plus léger.

Si vous voulez vous aussi assister au concert Réinventer Noël, il reste une représentation, ce dimanche 21 décembre à 14h. Alors que les autres concerts avaient lieu à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, le dernier est présenté à l’Église Saint-Joachim, (2, rue Sainte-Anne) à Pointe-Claire. Si vous aimez le classique ou avez un proche qui l’apprécie, n’hésitez pas à (vous) faire un petit cadeau de Noël à l’avance. C’est un petit concert qui passe vite et qui égayera fort probablement votre dimanche si vous n’avez pas d’autres plans.

Plus de détails sur le concert ici.


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