Sorti le 9 octobre 2015

Pendant longtemps, il a été impossible ou presque de parler de la chanteuse montréalaise Susie Arioli sans aussi parler de son guitariste Jordan Officer, qui était aussi aux arrangements de tous ses albums pendant plus d’une dizaine d’année. Le départ d’Officer pour poursuivre une fructueuse carrière solo a été l’occasion pour la chanteuse d’explorer différentes facettes de sa personnalité et de renouveler son style. D’où le titre Spring, qu’elle sort quatre ans après All the Way, mais qui met de l’avant de nouveaux arrangements avec Don Thompson (notamment associé à Diana Panton) et même quatre compositions originales de Susie Arioli, une première.

L’album démarre d’ailleurs sur une de ces compos, Loverboy. Sans vraiment sortir des sentiers battus, cette chanson passerait très aisément pour un standard de jazz. Cette énergie smooth jazz se poursuit entre autres avec Mean to Me, et la première pièce à retenir davantage l’attention sera Dearest Darling, plus dansante. Mais l’ensemble est très homogène, au d’avoir l’impression que plusieurs chansons se ressemblent. Tout de même, reconnaissons l’efficacité de Spring, la chanson-titre signée Susie Arioli qui, sans sortir du registre, vient se démarquer du reste.

Les arrangements de Don Thompson mettent essentiellement de l’avant la sensualité de la chanteuse. C’est tout particulièrement le cas avec Evenin’ ou Those Lonely, Lonely Nights par exemple. Sans oublier la bossa Someone Else (une compo originale) et l’énergique finale After You’ve Gone. Si certaines versions sont plus réussies et resteront longtemps au répertoire de Susie Arioli, on aurait aimé que ce nouvel album frappe plus fort l’imaginaire.

Cela reste un bon petit album qui s’écoute bien, mais qui ne nous fera pas tout à fait oublier les fructueuses années avec Jordan Officer. Spring n’est, souhaitons-le, que la première étape de ce renouveau qu’elle entame actuellement pour s’affirmer davantage comme auteure-compositrice-interprète.

À écouter : Those Lonely, Lonely Nights, Spring, Someone Else

7,3/10

Par Olivier Dénommée