Love Suprême – Koriass

Love_supre_meSorti le 5 février 2016

La réputation du rappeur montréalais Koriass n’est décidément plus à faire : Emmanuel Dubois est déjà bien connu pour ses paroles incisives et le quatrième album studio, Love Suprême, ne fait pas exception. Grandement attendu par ses fans, il avait d’ailleurs donné un petit aperçu avec le EP Petit Love, en décembre.

On nous a promis un album immense, et on l’a : 17 pistes en 47 minutes, dont cinq Hate Suprême (des brefs textes récités par le comédien Gilbert Sicotte). La thématique va beaucoup plus loin que l’amour, traitant plutôt de l’amour propre, poussé jusqu’au narcissisme.

La brève Leader donne le ton, permettant à Koriass de débiter beaucoup d’informations en peu de temps. On comprend aussi très vite qu’il ne se gênera pas à faire de très nombreuses références à la culture populaire pour illustrer son propos. Tout se passe très vite, et en consultant le livret, on réalise que Koriass ne manque pas de choses à dire. Pourtant, il ne semble jamais trop charger ses textes, même si parfois certains passages valent la peine d’être réécoutés pour être mieux saisis. Les jeux de mots sont nombreux, et parfois demandent une certaine culture générale pour être bien compris, mais rien qui n’est pas à la portée de l’auditeur moyen.

L’album Love Suprême est une grosse œuvre en soi, mais certains morceaux retiendront davantage l’attention. Pensons au frappant Nulle part, Blacklights (avec des samples d’une chanson des Sœurs Boulay qui pouvait difficilement être mieux choisis) et Ouvre ta fenêtre au ton plus positif.

Ceux qui ont entendu le précédent EP se souviendront aussi de Drive, seule chanson qui s’est aussi rendue sur Love Suprême. Mise juste après un Hate Suprême, cette piste semble prendre un sens encore plus profond.

Certaines collaborations sont aussi particulièrement efficaces : Jolies filles (feat. Lary Kidd) et Love Suprême (feat. Sabrina Halde) (du band Groenland). Cette dernière frappe d’ailleurs particulièrement fort.

Difficile de résumer cet album, complet et complexe, qui forcera quelques bonnes réflexions pour la plupart des auditeurs. L’album Love Suprême est très fort et marque une fois de plus la maturité qu’acquiert toujours plus le rappeur de Montréal-Nord qui arrive à convaincre même des gens qui ne sont pas déjà vendus à son genre musical. Et n’essayez pas de sauter les Hate Suprême, qui ajoutent de façon subtile de l’intensité aux chansons, remettant en contexte la thématique de l’opus.

À écouter : Jolies filles, Blacklights, Love Suprême

8,2/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire