Le cœur des vivants – Les doigts de l’homme

Sorti le 28 avril 2017

Quand on pense au manouche, ici on pense naturellement aux Lost Fingers. En France, ils ont pas mal plus de choix, surtout que les pères du manouche (dont le grand Django Reinhardt) sont français. Le groupe Les doigts de l’homme en est un qui s’est beaucoup inspiré du genre, tout en incorporant des influences plus proches du rock progressif. Le tout, en restant instrumental. Son nouvel album offre pas mal de beau matériel en ce sens.

Ça commence avec 4 bc : un build-up digne d’une bonne toune de prog rock, avec au cœur de tout la guitare classique qui se charge des mélodies assez bien ficelées. Cette première piste change d’énergie très souvent, parfois même un peu trop vite. C’est à peu près le seul défaut qu’on lui trouve! La piste-titre, Le cœur des vivants, assume quant à lui un côté klezmer beaucoup plus flagrant. Pas méchant du tout!

En fait, difficile de trouver des faiblesses à travers cet album puissant et drôlement efficace : Là-haut nous donne envie de taper du pied en suivant les impressionnantes lignes de guitares, et The Wait, qui prend un peu plus de temps à lever, finit par lui aussi remplir ses promesses. I See the Light, juste après, est même un incontournable de l’album, au point de faire de l’ombre à la suivante (Amir Cross the See).

Love Song change le mood complètement, optant plutôt pour la douceur. Le changement fait du bien, aucun doute là, mais on ne se souviendra pas nécessairement de ses riffs de la même façon que ceux qui rentrent plus au poste. D’autres pistes comme Califas et Le vrai tombeau des morts offrent un tempo plus modéré, qui a le même effet.

L’album est bon, mais plutôt long, et on se lasse un peu au fil de l’écoute, jusqu’à La valse du gros, qui offrira quelques surprises en seconde moitié de piste. L’album se conclut sur Back to Life, laissant toute la place à la guitare. Même la batterie, qui occupait un espace respectable dans cet album, se fait silencieux pour finir. Tout de même, on n’est pas déçu d’arriver au bout de l’opus.

C’est un peu le malheur d’un album instrumental : s’il n’offre pas assez de variations dans le style, on finit par faire le tour et par se lasser. 12 pistes en 53 minutes était peut-être trop : en couper deux aurait allégé le tout. Après, l’album est essentiellement bon au complet, alors on comprend qu’on n’avait pas nécessairement envie d’en enlever! Tout de même, c’est à se demander pourquoi le groupe n’est pas plus connu ici : ses musiciens sont pourtant d’excellents instrumentistes et offrent des compos originales et entraînantes. L’album risque d’être encore meilleur à l’approche de l’été!

À écouter : 4 bc, Le cœur des vivants, I See the Light

7,7/10

Par Olivier Dénommée


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