Lift – Busty and the Bass

Sorti le 1er juillet 2016

Il était une fois un groupe encore relativement méconnu, du nom de Busty and the Bass. Petit collectif issu du programme de jazz de l’Université McGill, BATB a développé un son qui lui est propre, mêlant le jazz à des inspirations plus RnB, voire hip-hop par moments. Le résultat était plus que convaincant que son EP Lift, paru en 2016.

Cela s’entend dès les premiers instants de Miss Judge. Un beat entraînant et agréablement contagieux, menant à des passages plus rap, le tout solidement accompagné de cuivres. Belle entrée en matière, mais il faut avouer que la piste ne fait aucunement le poids contre la suivante, l’inimitable Stages (Don’t Know Why). Tout y est : mélodie envoûtante, belle montée en intensité qui capte (et conserve) l’attention, arrangements ensoleillés… Cela fait sérieusement ombrage à la suivante, Say Who, pourtant bien rythmée, mais qui n’a pas la même magie.

BATB a gardé ses surprises pour la fin. La première, Blip. Son espère d’intro électronique n’a l’air de rien, mais elle nous amène à quelque chose de plus punché, avec un build-up digne de mention. C’est après 2 minutes que ça devient franchement incontournable. Un peu comme Stages,  mais avec plus d’influences électroniques, qui ne sont pas trop désagréables. La seconde surprise, la reprise de I Try de Macy Gray. Cette chanson avait très bien vieilli et n’avait pas particulièrement besoin d’un cover, mais les gars ont fait honneur à cette chanson, offrant une version relativement sobre, surtout comparé au reste de l’opus, plus éclaté. La rumeur veut que l’artiste originale avait partagé la vidéo que Busty and the Bass avait produite de sa reprise, signe qu’elle avait apprécié. Cela a surtout fait exploser la visibilité du jeune groupe.

La dernière piste nous replonge au début de l’album, avec un remix : Miss Judge (Pele Remix) propose une version plus straightforward de la chanson, mais autrement, il n’y a pas de révolution ici. On sent que cette sixième piste sert surtout de remplissage à ce mini-album qui dépasse ainsi la barre des 20 minutes.

BATB a un sens indéniable du punch et sait créer des ambiances festives qu’on ose imaginer indémodables. C’est particulièrement frappant dans un petit opus comme celui-ci, et le vrai défi repose dans un album plus long, chose qui semble s’être confirmé par la suite avec Uncommon Good. En tout cas, dans ce format particulier, la magie a très, très bien opéré!

À écouter : Stages (Don’t Know Why), Blip

8,1/10

Par Olivier Dénommée


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