Morose – Rosier

Sorti le 20 octobre 2017

Un autre groupe trad, Les Poules à Colin (qui a depuis été rebaptisé Rosier)? On n’a pas le choix de dire oui, tout en apportant quelques petites nuances : le groupe est composé de cinq membres dont quatre filles (pas pire!), et mêle habilement le trad dans la définition qu’on lui connaît à une musique beaucoup plus moderne. Puis le groupe roule depuis assez longtemps pour avoir lancé ici son troisième album. Donnons-lui donc une chance et plongeons dans Morose, un titre pourtant peu associé à la musique trad pourtant festive.

Bon, Introduction à la poule à Colin n’est pas nécessairement la meilleure introduction possible, abusant de la guimbarde enterrant un fond musical dans la plus pure tradition de ce registre. Au moins ça ne dure pas longtemps. S’ensuit Morbleur, Sambleur!, et Le laurier blanc, des chansons qui se fondront bien dans à peu près n’importe quelle playlist de trad. Bref, peu de surprises ici jusqu’à présent, si ce n’est du build-up somme toute intéressant de Morbleur, Sambleur!. Bien sûr, le thème de la morosité fait qu’on ajoute un côté plus tendu et contemporain à la plupart des chansons, c’est vraiment à partir de Le pont de l’Anse que le groupe commence à vraiment retenir notre attention. Une chanson lente et plaintive, avec des cuivres et quelques belles harmonies vocales, ça vise pas mal dans le mille! La lancée se poursuit avec Team B-Queen B, un long morceau complètement instrumental, mais très réussi.

Après une La volerie plus convenue, notre attention se porte sur Belle Exodina, qui marque de par son côté chargé. Plus loin, on se souviendra de Rossignolet pour l’efficacité de ses mélodies, et les arrangements très réussis, limite envoûtants. Parlant d’envoûtant : Cœurs sensibles a droit à de très beaux chœurs dans le refrain, qui volent la vedette. La dernière belle surprise de l’album est sa fin en anglais : My Room et Breakfast at the Methe’s (part 2) nous rappellent que même si Les poules à Colin est un band francophone, il se défend très bien en anglais.

Mine de rien, l’album Morose est assez long – plus d’une heure! –, mais contient pourtant assez peu de longueurs. Certes, ce ne sont pas toutes les chansons de l’album qui sortent des sentiers battus, mais l’album s’écoute tout de même très bien. Enlevez l’intro et vous avez droit à un excellent album trad qui devrait recevoir plusieurs nominations dans la prochaine année.

À écouter : Le pont de l’Anse, Rossignolet, My Room

7,8/10

Par Olivier Dénommée


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