L’imprévu – Mathias Bressan

Sorti le 12 mai 2017
Lancement québécois le 7 novembre 2017

La relation du Belge Mathias Bressan et du Québec ne date pas d’hier, alors qu’il avait partiellement enregistré son album Entre terre et mer (2013) de ce côté de l’Atlantique. Le voilà de retour pour présenter le nouveau matériel éclectique à souhait tiré de L’imprévu, sorti au printemps dans son pays natal.

Il attire déjà notre oreille de Québécois avec le début de la chanson-titre : on croit y entendre une approche vocale rappelant étonnamment Pierre Lapointe. Les ressemblances s’arrêtent là, mais c’est assez pour retenir notre attention. Le reste, incluant des mélodies intrigantes mais réussies et une orchestration qui ajoute à cette ambiance mystérieuse, confirment qu’on est en droit de s’attendre à tout un album ici.

Blankenberge ralentit un peu la cadence, tout en gardant son côté mystérieux. Quant à La bière allumeuse, on retient surtout la choriste de formation classique qui vole un peu la vedette un peu partout dans la chanson. C’est véritablement à Belle anguille qu’on peut apprécier le retour aux mélodies plus fortes, qui restent en tête.

Changeons de registre : Seras-tu là, juste après, offre des sonorités qui rappellent le bon vieux rock’n’roll, alors que Des oiseaux sur la ville offre une énergie ambiguë, quelque part entre le country et l’orchestral, surtout en seconde moitié. Dans Rue du silence (à Minouche), on retourne ensuite dans le registre initial avec un clivage important : d’un côté, une approche plus spoken word pour Mathias Bressan, de l’autre les mélodies envoûtantes de sa choriste.

On arrive dans une portion un peu plus faible de l’album, où les chansons sont beaucoup moins accrocheuses sur le coup. Les exceptions sont peut-être Bleu de mon cœur, au rythme contagieux, et La fille du Nord, qui offre un certain build-up qui se prend bien. Même la finale, Un peu d’amour et à tout de suite, manque d’un petit quelque chose qui fait finir l’opus sur une note mémorable. On aurait préféré un des morceaux plus catchy pour lui rendre mieux justice.

L’imprévu est éclectique, ça oui, mais aussi, du même coup, quelque peu inégal. Il parvient à garder un certain fil conducteur à travers l’opus, mais les changements d’énergie parfois drastiques d’une chanson à l’autre plaira à certains et en rebutera d’autres. Au fond, la meilleure façon de savoir si le style de Mathis Bressan vous convient, c’est de l’essayer.

À écouter : L’imprévu, Belle anguille, Bleu et mon cœur

7,3/10

Par Olivier Dénommée


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