Sorti le 30 septembre 2010

La musicienne et chanteuse canadienne Claire Boucher, plus connue sous son nom de scène Grimes, ne cesse d’étonner avec sa musique concept souvent difficile d’approche malgré ses intentions artpop. Son second opus, Halfaxa, est l’un d’eux avec une idée de représenter une idée de Dieu dans une approche chrétienne médiévale. L’album a été décrit comme étant du witch house et du goth-pop et, non, ça ne nous dit pas grand-chose non plus de prime abord!

Outer nous introduit à l’album avec des voix plus ou moins tourmentées qui nous mènent à Intro / Flowers, un morceau électronique déjà plus chantant où on croit entendre le côté «gothique» de la mélodie de la chanteuse, mais pas assez long pour apprécier son génie. On se reprend à Weregild, où elle ramène les tourments pour accompagner ses mélodies plus pop.

L’écoute se poursuit avec Sagrad Прекрасный, un peu moins expérimental dans son approche malgré ses passages vocaux plus chargés. Il faut s’y faire puisqu’on comprend que cette signature vocale sera très présente jusqu’à la fin de l’album. D’autant plus que l’on aura droit à des chansons encore plus particulières (pensons à Dragvandil, World ♡ Princess, ≈Ω≈Ω≈Ω≈Ω≈Ω≈Ω≈Ω≈Ω≈, Hallways)…

Restent parmi les incontournables de l’album Devon, Dream Fortress, Swan Song et My Sister Says the Saddest Things, qui nous rappellent que Grimes ne chante pas n’importe quoi, tout en restant dans son concept très abstrait et loin d’être mainstream. Boucher arrive à conserver un équilibre très fragile entre les deux énergies, un exploit en soi.

Après écoute de l’album de 50 minutes (voire plus, si vous avez une version avec des pistes bonus), on comprend mieux l’étiquette que s’est mérité l’album et on saisit aussi mieux le concept. L’imagination de Grimes est redoutable et elle l’a prouvé dès cet album!

À écouter : Sagrad Прекрасный, Dream Fortress, My Sister Says the Saddest Things

7,6/10

Par Olivier Dénommée