Symbolism – Caracol

Sorti le 2 novembre 2018

Au cas où certains en doutaient encore, les années DobaCaracol sont loin, très loin derrière Carole Facal, qui chante toujours en solo sous le nom de Caracol. Alors que son dernier album complet remontait à 2012, elle a fait un grand retour en 2018, livrant un EP, Les yeux transparents, avant d’offrir la même année un nouveau long jeu essentiellement anglophone, Symbolism. Ici, elle assume une direction très urbaine, électro-pop et dansante à souhait.

Malgré sa date de sortie tardive dans l’année, l’album prend régulièrement des airs de musique estivale. Dès la première chanson, The Way I Wanted, elle instaure le rythme avec un morceau énergique et des mélodies qui se veulent accrocheuses. La répétition insistante des «Not the way I wanted» ajoute évidemment à cette mise en bouche très pop. Plus lente et langoureuse, Scars laisse aussi place à quelques percussions bien placées en plus de bien mettre en valeur son talent de mélodiste. Et pourtant, il semble quand même manquer d’un ingrédient magique qui rendrait la chanson un peu plus mémorable.

On a à peine le temps de se demander ce qui aurait pu être ajouté à Scars que la chanson-titre Symbolism arrive. En collaboration avec ABAKOS, Caracol nous livre un morceau chargé, percussif, voire tribal. C’est très intense, mais on préfère davantage les nuances de la suivante, la mélodique mais très dansante Beautiful You. On peut aussi compter Silver Girl parmi les morceaux juste assez chargés pour nous accrocher sans nous étourdir, et mentionnons surtout Hacker pour son côté disco un peu surprenant – mais ô combien réussi! – en milieu d’album!

Flooded Field surprend aussi pour son mélange des styles, passant sans gêne du électro-pop dansant au reggae, et en intégrant un passage rappé de Illa J. Le morceau demeure intéressant très efficace, malgré son côté «schizophrène». Après Les yeux transparents, seul titre en français de l’album, on se dirige vers une douceur relative avec Hypersensitive puis Hide, jouant avec quelques build-up réussis, mais qui n’aboutissent jamais complètement. L’opus se termine avec la chargée Ally, histoire de boucler la boucle.

C’est tout un programme que nous offre la chanteuse avec ce nouvel album solo, allant dans plusieurs directions et assumant généralement très bien son virage. Je suis plutôt amateur d’instrumentations riches et d’arrangements touffus, mais elle aurait pu laisser respirer davantage un peu plus de ses chansons. Sinon, essentiellement, elle nous montre qu’elle a toujours une pertinence et toujours quelque chose d’intéressant à offrir musicalement, osant un peu par-ci par-là. Nostalgiques de la belle saison, vous devriez y prêter une oreille.

À écouter : Beautiful You, Silver Girl, Hacker

7,5/10

Par Olivier Dénommée


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