DSVII – M83

m83 dsviiSorti le 20 septembre 2019

Le projet M83 roule sa bosse depuis 1999, et pourtant on n’avait jamais encore vraiment pris le temps d’écouter sa musique mis à part l’excellente piste Midnight City, datant de 2011. La sortie de son huitième album, DSVII (abréviation pour Digital Shades Vol. II) était un bon prétexte pour s’y mettre. À notre grande surprise, cet album est très loin de la chanson que l’on connaissait, y allant plutôt dans l’ambiant et le rétro.

À cette surprise s’est ajoutée une petite insatisfaction face aux importantes variations de volume : certains passages sont à peine audibles alors que d’autres nous explosent dans les oreilles, ce qui a rendu nos premières écoutes plus laborieuses. Ceci étant dit, dès que l’on a apprivoisé les pièces de cet album, on ne peut plus s’en passer!

Anthony Gonzales, le membre fondateur de M83, s’est laissé inspirer par la musique de jeux vidéo des années 80 pour créer cet opus. Cela explique peut-être pourquoi cet album est devenu la bande sonore non officielle du jeu rétro auquel je jouais au moment de l’écouter tellement les ambiances créées collaient parfaitement à celui-ci. Bref!

Hell Riders, la première de l’album, est une des pistes les plus difficiles à aimer. Malgré un build-up plus que réussi et une instrumentation inspirée, le fait qu’il ne se passe essentiellement rien au début pendant 137 interminables secondes la fait partir avec beaucoup de points en moins. Par la suite, on a droit à des moments doux (la justement titrée A Bit of Sweetness, Meet the Friends, A Word of Wisdom, Jeux d’enfants, A Taste of the Dusk, Lunar Son, Taifun Glory), mystérieux (Goodbye Captain Lee, Temple of Sorrow), ou plus intenses (Lune de fiel et la seconde moitié de Feelings essentiellement), tous plus efficaces les uns que les autres, jouant avec un certain sentiment de nostalgie qui en habitera plusieurs, qu’on le veuille ou non. La plus réussie de toutes est possiblement Oh Yes You’re Here, Everyday, nous frappant avec une mélodie aussi simple qu’efficace, combinant le meilleur qu’on retrouve dans les autres pistes.

Parmi les moins bons coups de DSVII, mentionnons d’autres pistes où il ne se passe pas grand-chose ou on n’entend rien comme Colonies et Mirage. Même les 218 premières secondes de Temple of Sorrow, la finale de l’album, entrent dans cette triste catégorie, mais parvient comme Hell Riders à se reprendre par la suite. Néanmoins, cela aide à créer des longueurs dont on aurait bien pu se passer dans un album de 56 minutes.

Alors, somme toute, DSVII contient de l’excellent matériel, mais s’adresse ici davantage aux nostalgiques ou aux amateurs de jeux vidéo avec une musique rétro et ambiante. Et si on enlève les quelques pistes inutiles, on a ici une petite pièce d’anthologie de musique à écouter en jouant. On ne sent pas qu’on a affaire ici à un album de l’année, mais plutôt à un album qui va bien traverser le temps et potentiellement vieillir avec grâce.

À écouter : Feelings, A Taste of the Dusk, Oh Yes You’re There, Everyday

7,8/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Votre commentaire