Space Island – Broods

Sorti le 18 février 2022

La dernière fois que l’on a écouté la musique du duo néo-zélandais Broods, c’était son album Don’t Feed the Pop Monster, qui nous avait grandement déçu. Cela aura pris 3 ans à Broods pour lancer son quatrième album, Space Island, que l’on a enfin fini par écouter.

Au-delà du titre et de sa musique électro-pop souvent énergique, Space Island est un album de break-up : Georgia Nott, moitié féminine de ce duo frère-sœur, serait passée à travers un divorce quelque temps auparavant, influençant les thèmes abordés dans les compositions. Mais, contrairement à d’autres albums ayant ce même thème, celui-ci nous donne étrangement de l’énergie.

Après la piste introductive Goodbye World, Hello Space Island, qui offre à la fois douceur et sons de l’espace (il faut bien justifier le titre après tout), on passe aux choses sérieuses avec Piece of My Mind, première d’une longue série de chansons rythmées qui restent en tête, particulièrement quand on arrive au refrain. Dans la même veine, il ne faut pas passer à côté de Distance and Drugs, Days Are Passing (aisément une de nos préférées, en passant). D’ailleurs, une des plus mémorables de tout l’album est clairement I Keep, livrant un refrain répétitif, mais ô combien efficace. La collaboration avec la chanteuse Tove Lo n’était pas nécessaire, mais elle n’a certainement pas nui à sa renommée.

Dans le registre plus «langoureux», notons Heartbreak ou encore Gaslight. De son côté, Alien est planante à souhait. Puis, il y a les chansons qui jouent dans les deux registres, dont Like a Woman, qui démarre doux avant d’aller vers quelque chose de plus chargé et tendu en seconde moitié, sans toutefois nous convaincre tout à fait. C’est beaucoup plus réussi dans If You Fall in Love, parfaite conclusion de l’album, qui y va d’une énergie très modérée pour la majorité de la chanson, appuyant efficacement les mélodies de Georgia Nott et menant naturellement au dernier segment de la piste, plus chargé (et avec l’ajout de sons futuristes, parce qu’on ne doit pas oublier le titre de l’album). C’est non loin d’être impeccable comme build-up.

À chaque nouvelle parution, Broods semble avoir envie d’aller ailleurs que ce qu’il a fait précédemment. C’est le constat qu’on a fait dans chacune de nos critiques, et la tradition se poursuit avec Space Island. Cette fois, Le duo nous livre des mélodies solides et un album somme toute très énergique, et ce, malgré des thèmes pas aussi réjouissants. Certaines chansons sont beaucoup plus efficaces que les autres, mais on doit reconnaître que, niveau efficacité, l’ensemble de l’œuvre – 10 chansons et 32 minutes – se défend bien et s’écoute en boucle sans trop de mal. C’est signe que le dosage a été bien fait dans le choix et l’ordre des chansons. Même les effets sonores superflus ne sont pas un deal-breaker alors qu’ils auraient pu gâcher l’expérience dans plusieurs chansons. Sans être notre album préféré de Broods, on s’avoue heureux que le groupe ait pris cette direction et on a hâte d’entendre la suite.

À écouter : I Keep, Days Are Passing, If You Fall in Love

7,9/10

Par Olivier Dénommée


En savoir plus sur Critique de salon

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.