Sublime Currency – Abandoned Pools

Sorti le 28 août 2012

On se permet un petit retour à l’été 2012, moment où Abandoned Pools (projet de Tommy Walter) lançait son troisième album, Sublime Currency. Comme on avait beaucoup apprécié les deux premiers de la discographie (Humanistic et Armed to the Teeth), on tenait à poursuivre cette série, alors qu’on remarque un saut de presque 7 ans avec la précédente sortie. On remarque que Walter s’est plutôt adouci ici.

On reconnaît quand même la signature d’Abandoned Pools, mais le côté très mordant entendu dans les deux premiers opus est un peu moins présent dans ce troisième album, pour laisser davantage de place aux nuances et aux émotions, ce qui n’est pas nécessairement mal. L’album ouvre sur la chanson-titre Sublime Currency, avec un début modéré pour mieux ramener le rock au refrain. On ne sait pas si c’est le ton plus léger, les arrangements inégaux ou tout simplement la force de la composition, mais ça ne rentre pas tout à fait au poste comme on l’aurait souhaité alors qu’on sait parfaitement de quoi Tommy Walter est capable.

Hype is the Enemy assume cette fois un côté plus pop-rock qui n’est pas désagréable du tout, puis Unrehearsed y va d’un morceau plus émotif très réussi, tout particulièrement au niveau des refrains. Commentaire similaire pour Behemoth, qui met aussi de l’avant de grandes qualités mélodiques. Dans 9 Billion, on renoue avec le Abandoned Pools plus chargé et agressif… C’est presque elle qui passe pour l’intruse tellement elle est entourée de morceaux plus doux et bien dosés! La suivante, Autopilot, tente toutefois d’un peu trop jouer dans différentes énergies plutôt que de se concentrer sur ce qu’elle pourrait faire de bien, diluant plusieurs bons éléments chargés en émotions dans la masse.

On a droit à un petit segment plutôt énergique avec In Silence, qui nous surprend avec une chanson à la façon de Coldplay somme toute plutôt réussie. L’ajout des petites notes de carillon ne font qu’ajouter à cette ambiance sympathique qui se prend bien. Elle est suivie de Marigolds, anormalement ensoleillée pour une chanson d’Abandoned Pools, et de Legionnaire, chanson réussie sans être exceptionnelle.

On change ensuite drastiquement de ton avec From Long Sleep, passant à un folk-country acoustique et changé en duo avec la chanteuse Paris Carney. On avoue que ça semble un peu champ gauche pour Abandoned Pools, mais le résultat est vraiment au rendez-vous. Les deux voix se marient très bien et on découvre un côté plus vulnérable que jamais pour Walter. C’est sans contredit notre coup de cœur de l’album, qui nous mène déjà à la conclusion avec In Shadows, tentant un dernier retour à quelque chose de réminiscent des précédents albums. Encore une fois, c’est bien, mais sans se tailler une place parmi les incontournables de l’album (en plus d’avoir une fin étirée pour aucune raison valable). On a bien l’impression qu’Abandoned Pools avait envie (ou besoin) d’aller ailleurs pour cet album et c’est bien correct comme ça.

Est-ce qu’on a eu une petite déception en constatant que le groupe s’était adouci pour Sublime Currency? Oui, assurément. Est-ce que l’album tire quand même son épingle du jeu? Les avis peuvent différer, mais on pense que oui dans la plupart des cas. L’album est peut-être un peu moins égal que ce qu’on aurait espéré, mais on est loin de la catastrophe. Et on a eu le loisir d’apprécier une facette vulnérable plus assumée de Tommy Walter, ce qui est toujours un beau bonus.

À écouter : Unrehearsed, In Silence, From Long Sleep

7,7/10

Par Olivier Dénommée


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